dimanche 24 mai 2015

Aider les 21 enfants à la rue

Voir UPDATE : le 30/05/2015: Les familles sont toujours à la rue
Photo: ESG Asbl

Depuis plus d'une semaine maintenant, en plein Bruxelles, il y a 21 enfants dont un bébé de 8 mois qui dorment dans la rue. 

Plusieurs familles roms, originaires de Slovaquie, ont été chassées de leur logement temporaire à Ixelles. Pourquoi? Parce qu'à la fin de l'hiver, Fedasil (le service fédéral en charge des demandes d'asile et de séjour) a mis fin à la convention qui leur permettait de bénéficier de ce logement. Comme la Slovaquie fait partie de l'UE, ces familles ne sont pas expusables de Belgique. Depuis, ils sont sans ressources, à la rue, lâchés par les pouvoirs publics.

A quelques pas de chez vous, chez nous, Porte d'Anderlecht et dans le parc Maximilien près de la gare du Nord, des enfants mangent à même le sol et dorment sous de minuscules tentes pendant que leurs parents crèvent de froid à l'extérieur (et oui, pas assez de tentes...les grandes coutent trop chères...).

Photo: ESG Asbl

Nous avons rendu visite aux famille du parc Maximilien, avec Nelson et Anouk samedi dernier (le 16 mai) avec des vivres (soupes, pates, sauce pour les pates, sardines, pommes), des lingettes, des serviettes hygiéniques, du sérum physiologique, quelques livres et quelque jouets (que Nelson avait choisis avec moi).

Nous avons été reçu par le Commissaire Général aux Droits de l'Enfant qui essaie de trouver une solution et d'alerter les médias (c'est lui qui a offert les petites tentes pour les enfants "en attendant"). 

Quand on a donné les affaires à un homme et un enfant, l'enfant a tout de suite demandé si c'était à manger, avec une énorme joie (et si c'était du "préparé", parce qu'en effet, c'est infiniment plus facile pour eux).

Mon amie Marie elle s'est rendue le lendemain à la Porte d'Anderlecht où une famille de 6 enfants vit dans des conditions d'hygiène lamentables et n'avait plus d'eau potable et plus rien à manger.

Qu'est-ce qui a changé depuis?

L'asbl ESG (Engagés, Solidaires & Généreux) fait un travail formidable pour soutenir et approvisionner les familles et asbl Rom en Rom cherche une solution durable et pallie aux besoins d'urgence (ils ont acheté 2 grandes tentes, trouvé des anti-douleurs pour une rage de dents, etc.)

Tout le monde est le bienvenu pour apporter du soutien matériel aux familles. C'est un devoir d'être humain et aussi une occasion de montrer à vos enfants la vie telle qu'elle est : sa dualité cruelle, son injustice mais aussi sa beauté tant nous pouvons être généreux, solidaires et plein d'élan les uns pour les autres.

Bref, voici ce il manque :

- de l'eau 
Photo: ESG Asbl

- des plats cuisinés ou de la nourriture facilement préparables (les enfants ont à peine un repas par jour...)
- des vêtements enfants de 12/18 mois (fille) et 3-4 ans (fille et garçons) à 10-12 ans + chaussures
- des couches
- des vêtements pour femmes
- des serviettes hygiéniques
- du papier-toilette
- des lingettes
- des sacs poubelles
- des cartes de STIB (pour amener les enfants à l'école)
- de grosses couvertures
- de grandes valises à roulettes
- des poussettes
- et... des livres et jouets pour enfants.

Si vous avez envie de faire quelque chose sans pouvoir vous déplacer, voici le numéro de compte de Rom En Rom, qui se démène depuis 10 jours pour leur assurer une survie : BE51523080654262 et celui d'ESG asbl BE57 3631 1187 9335 Communication : Familles à la rue.
Comme le dit l'asbl ESG "Il ne faut pas lâcher prise quant à l'aide que nous pouvons leur apporter. Le moins que nous puissions faire, c'est de les aider au mieux le temps que leur situation s'améliore. Leur apporter au moins un repas par jour est important, n'oublions pas qu'il y a des enfants... "

Rq: par ailleurs, ESG asbl distribue aussi des repas chaud à la Gare Centrale et cherche des bénévoles.

Si vous désirez les aider en personne, les familles se trouvent: 

- Parc Maximilien, chaussée d'Anvers n°59b, dans le parc, sous les arbres, à côté de la tyrolienne de la plaine de jeux


- et Porte d'Anderlecht, entre la rue Vanarteveld et la Chaussée de Mons.

Et aussi : vous pouvez écrire à l'échevine (échevin) du logement de votre commune pour savoir comment elle (il) peut aider ces familles. 

Enfin, si vous avez la possibilité d'engager ces personnes, le père de la famille qui dort Porte d'Anderlecht cherche du travail dans le bâtiment (il ne parle pas français) et tous troqueraient bien leur misère contre un salaire et un toit pour leur famille.
Photo: Rom en Rom asbl
Pour finir, le témoignage d'une citoyenne indignée qui se démène pour aider ces familles :
"Je rentre de Bruxelles, où j'ai découvert l'indicible, et l'envers caché de la démocratie belge ...

Tout d'abord, il faut tourner pour les trouver, ces familles à la rue ... Quelques tentes, quelques couvertures contre une façade du WTC, ça ne prend pas beaucoup de place ... Ça n'est pas très visible non plus. Et personne ne semble savoir qu'elles sont là, surtout pas la police qui surveille la manif pro-turque à quelques pas.

Finalement, nous y arrivons. Quelques têtes se tournent, interrogatives. A mon signe, les plus âgés s'approchent, tandis que les enfants trottinent un peu dans tous les sens. 
J'explique que j'ai des choses pour eux, et qu'il faut m'aider à vider la voiture. Je donne les tartes et les pains à la mama, son sourire fait plaisir à voir ... Calmement, la voiture est déchargée. Le bébé est là, souriant. Ils sont tous souriants, finalement. 
Malgré la situation.
On me demande des langes. Chance, j'en ai. Je sais où ils sont rangés. On me demande des antidouleurs, pour une rage de dent. Je n'en ai pas. On me demande du Nutrilon pour l'enfant, il n'y en a plus. On me demande un peu d'argent pour des médicaments contre l'épilepsie. Je n'ai pas, je n'ai pas, je n'ai pas ... 
Les besoins sont effrayants. Aucun accès à l'eau, à des douches, à des toilettes. Pourtant, il y a des clubs sportifs, des collectivités dans le quartier. Qui ont fermé leurs portes. 
La mama, discrètement, me demande un peu de monnaie pour aller aux toilettes payantes. Je lui donne 5 €, j'ai peu en poche. Je donne aussi 20 € pour acheter les médicaments contre l'épilepsie, le jeune homme me montre une ordonnance pour me prouver que ...
Quel est ce pays qui réduit des humains à ce point ? Je replie l'ordonnance, qui suis-je pour juger, pour décider ? 
Nous quittons le campement, Bouchon, qui était de la partie, en a profité pour finir un fond de pâtes. Blanches. Ils rient, se moquent ... Ils me prennent à témoin, à partie : je ne nourris pas mon chien, je suis un mauvais maître ...
A la gare, pas loin, il y a une pharmacie ouverte. Je vais expliquer au pharmacien qu'il me faudrait des antidouleurs ... Il me renvoie vers les urgences dentaires. J'explique. Il s'étonne, comprend que l'incident qu'il a eu il y a quelques minutes est sans doute avec l'une de ces personnes. Il m'offre les antidouleurs, j'achète une boîte de lait.
De retour au campement, les sourires, les remerciements. Mais aussi la liste de tout ce qui manque. Du pantomed, des vêtements pour les femmes. Car on apporte pour les enfants, en oubliant les parents. Des langes. Du lait ... Le nécessaire, quoi ...
Il faudra y retourner. Car il n'est juste pas possible de les laisser ainsi. A l'abri d'une tour, planqués dans les buissons. 
Dormez braves gens, tout va bien ..." Martine François
Photo: ESG Asbl
Photo: ESG Asbl


4 commentaires:

Unknown a dit…

Merci d'avoir relayé ... Juste une précision : je ne fais pas partie de l'ASBL "Rom en Rom" ... Ils sont actifs depuis bien plus longtemps que moi.

Je suis "juste" une citoyenne en colère, qui a décidé de se manifester. Parce que je ne veux pas appartenir à un monde qui tolère que ces enfants vivent ainsi ...

Martine :)

Anonyme a dit…

quel est leur statut juridique? tu dis que le pere souhaite trouver du travail: il peut donc travailler? et les autres parents?

Anaïs a dit…

Chère Martine, merci pour cette précision. J'ai corrigé l'article.

Anaïs a dit…

Cher anonyme, ils sont de nationalité slovaques. La Slovaquie fait partie de l'Union Européenne. Vu le nombre de citoyens slovaques qui bossent à Schuman, il me semble, à priori, qu'ils ont certainement le droit de travailler eux aussi. Si vous pouvez les embaucher, le mieux et d'aller les rencontrer où de contacter les asbl Rom en Rom ou Esg. Merci pour votre intérêt!

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