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jeudi 21 mai 2020

La bienveillance dans le couple

Cet article a été publié dans le numéro 73 du magazine Grandir Autrement, dans le dossier "De la difficulté d'être un parent à l'écoute" disponible ici sur le site du magazine, et dont la photo de couverture (voir en bas de l'article) est de moi :)




Les flots mouvementés du quotidien, accentués par la parentalité, nous éloignent facilement de l’attention à l’autre et à nous-même. Comment rester présent à l’être aimé, nourrir la bienveillance dans le couple amoureux ? On entend souvent qu’il faut d’abord s’aimer soi-même avant de pouvoir aimer et se sentir aimé d’autrui, qu’il faut d’abord prendre soin de soi, comme préalable à la bienveillance envers les autres. Or, s’il fallait atteindre la réalisation de soi, l’éveil et l’amour inconditionnel de soi-même avant de vivre l’aventure du couple et de la parentalité, l’humanité serait rapidement en voie d’extinction !

Pour Isabelle de Ridder, systémicienne1: « vivre en couple c’est prendre soin de ce qui est précieux pour l’autre. Dans cet espace-là, on peut arriver à la bienveillance, la générosité, la bonté, l’envie de faire plaisir, qui nourrit le couple et le quotidien. L’étape préalable à l’empathie et la bienveillance envers l’autre, c’est le choix de me rendre disponible. Ce choix permet de se connecter et entrer en résonance, à la manière d’un wifi. Dans l’écoute de l’autre, nous recevons des informations factuelles et relationnelles mais surtout des informations portant sur “l’impact, c’est-à-dire le degré d’importance pour l’autre. Parfois il me semble que quelque chose n’est pas spécialement important alors que pour l’autre c’est une montagne. À l’inverse, parfois je ne comprends pas comment elle-il peut ne pas capter que c’est fondamental pour moi, alors que pour l’autre, c’est une broutille ! À partir du moment où on voit l’impact, où on le comprend, on peut avoir de la considération pour ce qui est précieux pour l’autre, ce qui est l’un des fondements du couple. Il n’est pas nécessaire de comprendre l’autre, il y a des choses que l’on ne comprendra jamais. L’important c’est d’essayer et de montrer à l’autre son souci de comprendre comment elle-il envisage le monde.».

C’est donc dans l’attention à soi et à l’autre, par l’écoute et le dialogue que la bienveillance peut fleurir. Certains couples ritualisent ces moments de partages par un temps d’échange hebdomadaire ou quotidien. En plus de ces espaces-temps fixes, la spontanéité peut s’inviter sous forme de jeu. Quand le besoin se fait sentir pour l’un des partenaires, elle-il peut sortir un « ticket-bougie » pour un temps de partage le soir même à la lueur de la flamme. Les bougies symboliquement nous rappellent notre flamme intérieure et la nécessité de nourrir le feu de vie en nous, ainsi que la flamme amoureuse, brasier qui, par l’émerveillement, la gratitude et l’extase, peut illuminer tout notre être. Dans l’humilité du quotidien, avec simplicité et franchise, sans chercher la performance ou l’idéal, ouvrons la parole, ouvrons nos cœurs.

Danser avec nos besoins


Tout est mouvement, rien ne peut être cloisonné. La bienveillance envers soi-même, envers l’autre et les autres, se danse dans une même respiration, dans la conscience de l’instant. Dans l’écoute de soi et de l’autre, Isabelle de Ridder nous invite à traduire ce qui est important pour nous : « Nous passons notre vie à traduire car nous parlons tous une langue singulière. Chaque partenaire a des repères différents2. C’est pareil avec nos amis, nos collègues, nos enfants. Pouvoir identifier et expliquer de manière claire ce qui est précieux pour moi, c’est souvent plus compliqué que de saisir l’autre ! On doit toujours se repositionner. C’est un flux et un reflux : je m’ajuste à moi et je m’ajuste à l’autre en même temps. Je m’écoute, tout en écoutant le besoin de l’autre : ce qu’il dit résonne en moi, je sens mon besoin écrasé, je réponds en traduisant ce que je ressens. Donc l’empathie envers moi-même se fait en même temps que la bienveillance envers ma-mon partenaire, mes enfants, pas d’abord envers moi.Donc, la bienveillance que j’ai envers l’autre, les autres, je l’ai aussi avec moi-même : dans quoi je m’ancre ? Dans quoi est-ce que je ne me respecte pas ?, etc. »

Dans son ouvrage La Sainte folie du couple, Paule Salomon éclaire la nécessité de prendre soin de nos besoins tout en étant en relation à l’autre dans un enchevêtrement vivant de liens à soi et aux autres : « Chacun se préoccupe des ses besoins particuliers en tant qu’individu – le “je” – et nourrit aussi les besoins du couple – le “nous. Chacun est individu à part entière et non la moitié de quelque chose. Il ne s’agit pas de faire passer l’autre avant soi mais avec soi. Le désir d’aller jusqu’au bout de soi-même et de dévoiler un peu du mystère que l’on est à soi-même fait partie du voyage.3»

Connaître ses rythmes


En observant nos rythmes propres et ceux du couple, une certaine chronicité peut apparaître.
Pour Paule Salomon, la relation amoureuse retraverse régulièrement sept phases, du couple matriciel au couple éveillé. À ces grands cycles se superposent les cycles d’ouverture et de repli vers soi de chaque partenaire. Femme4ou homme, chacun peut observer ses marées en représentant son humeur dans un mandala circulaire, coloré au gré des émotions du jour, et le lire au regard des cycles lunaires qui nous influencent tous.

Se connaître plus intimement, soi-même et à deux, c’est pouvoir prendre soin de ces moments de vulnérabilité, instants précieux qui nous permettent de lever le voile, d’explorer plus en profondeur nos ombres et nos lumières, nos besoins et nos désirs. Ce sont des temps propices pour « […]s’ouvrir l’un à l’autre dans un niveau de dialogues assez profond, chercher à faire tomber les masques, être attentifs.5»

Identifier, communiquer et respecter nos besoins durant ces phases, c’est grandir et prendre la responsabilité de notre épanouissement. C’est s’affranchir du schéma classique « victime-bourreau-sauveur » dans lequel nous sommes souvent pris à notre insu, tant il est « confortable » de rester dans le ressentiment ou la plainte, plutôt que d’oser l’inconnu6. Apprenons à reconnaître nos besoins, à développer notre aptitude à les traduire et à accepter un refus éventuel.

Nourrir l’amour


L’attention quotidienne à l’autre et à la relation, en lien avec soi, nourrit la spirale ascensionnelle amoureuse. Comme Isabelle de Ridder l’explique : « le sentiment d’amour, qui relève du long terme, crée des émotions d’amour, plus courtes, souvent corporelles, comme une bouffée, qui viennent renforcer le sentiment d’amour. Chaque bouffée d’amour nourrit le sentiment d’amour qui permet l’émergence d’autres bouffées dans une spirale positive qui nous donne de l’énergie, de la joie, de la sérénité, de la confiance, de la liberté. Un cercle vertueux se crée : tout le positif que je reçois augmente mon sentiment d’amour que je peux exprimer par des émotions d’amour qui m’ouvrent encore plus cet espace d’aventure qu’est mon couple pour vivre, créer, explorer.»

Et si nous voyions notre couple comme un terrain de jeux et de possibles, nourri de confiance et d’ouverture ? Une relation où offrir le meilleur de nous-même : notre authenticité et notre présence dans l’instant, comme un engagement envers nous-même et envers l’autre sans cesse renouvelé.

1 - L'approche systémique considère que l'individu fait partie de différents systèmes dont il subit l’influence(couple, famille, travail, société, etc.). Elle prend donc en compte la communication et les interactions entre les individus. Elle est particulièrement adaptée aux thérapies familiales mais a un champ d’application très vaste qui va dela biologie àl’économie en passant parl’urbanisme, etc.
2 - C’est-à-dire une éducation, une culture familiale, une représentation du couple, un langage, un cadre de référence différents.
3 - La Sainte folie du couple, Paule Salomon, Éditions Le Livre de Poche (2002).
4 - Sur les cycles féminins, voir l’article « Cycle menstruel et bienveillance» dans ce dossier et « Adopter le rythme de son cycle »,Grandir Autrementn° 69. Sur les cycles du couple, lire aussi : « L’enfant grandit, le couple aussi»,Grandir Autrementn° 71 et écouter la conférence de Paule Salomon : https://youtu.be/dEJaI4ElCGk
5 - Paule Salomon, op. cit.
6 - Sur les schémas inconscients et limitants lire Radiant Joy Brilliant Love, Clinton Callahan, Hohm Press (2007), non traduit en français.


samedi 16 mai 2020

Black Mama guide : tools for all mamas

Un article très court en anglais pour présenter ce très chouette guide à l'intention particulières des mères noires, truffés d'outils qui serviront à toutes.

A clear and powerful guide on motherhood specially designed for Black mamas, with simple and efficient tools of self-care and empowerment that everyone can benefits from, and with a strong emphasis on pleasure. 
I love it  

See few pages here after and get to read the full guide here :





vendredi 19 juillet 2019

Allaiter et...

Je suis plongée dans la rédaction de 3 articles pour le prochain Hors-Série de Grandir Autrement sur l'allaitement, et plus précisément: 
- se soigner quand on allaite, 
-l'alimentation de la femme allaitante
- et sexualité et allaitement.

Sur la sexualité après la naissance et pendant l'allaitement, voici 2 vidéos de Manon, doula féministe, qui réalise un bel exercise de déconstruction des idées reçues à la portée de tous. Merci Manon d'avoir partagé ces petites pépites.

Si vous avez envie vous aussi de partager des pistes, sources, expériences, n'hésitez pas.

NB : pas besoin d'avoir un compte Instagram pour les regarder.



mardi 14 mai 2019

A Spiritual Perspective on Periods and Menstruations

Passées les premières minutes de cours de bio cette vidéo est un très bon éclairage sur le cycle menstruel et les lunes, comment mieux les vivre dan sure société patriarcale, sur leur pouvoir symbolique et énergétique.



Highly recommended, in english.



mercredi 30 janvier 2019

La sexualité après la naissance



Article parut dans le numéro 63 du magazine Grandir Autrement, en mars/avril 2017. Ce numéro est disponible dans la boutique de Grandir Autrement pour 2,94€. Vous pouvez également vous abonner, ou abonner un-e ami-e ici. Par votre soutien, vous permettez la diffusion et la normalisation du maternage proximal et de l'éco-parentalité. Notre travail est principalement bénévole.

La sexualité après la naissance



Donner naissance à son enfant est une expérience unique pour chaque femme. Ce voyage initiatique vers soi et vers sa puissance de femme, qui débute à la conception, est un formidable catalyseur thérapeutique s’il est vécu dans l’acceptation de ce qui est. Que l’enfant naisse par voie haute ou basse, cet événement entraîne chez la femme des changements physiques et psychiques qui ont aussi un retentissement sur sa sexualité. Le/la partenaire aussi, en naissant parent, vit des transformations, même si elles sont moins visibles et le plus souvent induites en réaction aux changements chez la mère.

Le couple d’amants, mué en couple parental et fondu dans l’entité qu’est la famille, voit l’espace-temps dont il disposait réduit. S’offre alors pour chaque couple l’opportunité de trouver la créativité nécessaire à son épanouissement sexuel en jonglant avec les composantes de cette nouvelle donne : manque de sommeil, nouvelles sensations corporelles, allaitement, cododo, questionnement sur la contraception, etc.

Ainsi, tout comme elle nous révèle la magie et la simplicité de la vie et nous invite à la recherche de plus d’authenticité, la naissance d’un petit être est une belle occasion d’amener plus de conscience dans la rencontre amoureuse, sensuelle et sexuelle et de nous questionner sur l’image que l’on a de notre corps (ou de celui de notre compagne/compagnon), sur nos attentes envers l’autre, nos désirs, nos représentations. Sont-elles encore justes ? Peuvent-elles grandir avec nous ?

Témoignages de parents


Le premier enfant de Maud1, alors âgée de 24 ans, est né par césarienne après s’être retourné en siège pendant le travail. Pour Maud qui voulait accoucher à la maison, ce retournement de situation est vécu comme un échec. Durant quelques mois, elle ressent des douleurs abdominales qui rendent difficiles certaines positions lors des rapports sexuels. À cela s’ajoute une sécheresse vaginale due à l’allaitement. Maud tarde à utiliser un lubrifiant car elle ne comprend pas ce qui arrive et culpabilise : « Je pensais que je ne désirais pas assez mon homme, que je n’étais pas assez excitée. Utiliser un lubrifiant, c’était pour moiun échec. Quand j’ai compris que c’était une réaction physiologique normale, nous en avons utilisé et cela nous a aidés à retrouver une sexualité plus épanouie.»

Rachel, 35 ans, a subi une épisiotomie et ne ressent plus de plaisir : « J’ai essayé différentes pistes, mais rien n’y fait. Mon homme est compréhensif et m’a beaucoup soutenue. On arrive tout de même à se retrouver et à se faire du bien ensemble.»

Joëlle, 41 ans lors de la naissance par césarienne programmée de son premier enfant, a retrouvé rapidement une sexualité rayonnante : « J’avais beaucoup d’envies pendant la grossesse et mon compagnon était très attentif à ce que je ressentais. Il n’avait pas peur de faire mal au bébé et aimait beaucoup les changements de mon corps.» Son bébé se présente en siège et, après moult tentatives de retournement, Joëlle accepte une césarienne programmée. Elle vit très bien cette naissance en présence de la sage-femme qui l’a suivie. « Je suis restée quatre jours à l’hôpital et, à mon retour, nos rapports ont repris assez vite. Mes amies m’avaient prévenue qu’après une naissance par voie basse, la cicatrisation du périnée prenait du temps et cette attente me faisait peur car mon désir était fort. Je craignais aussi d’être blessée par une épisiotomie ou que mon vagin puisse perdre sa tonicité initiale. Finalement, il est intact. J’ai ressenti quelques gênes dans certainespositions les premiers temps, alors on s’est adaptés.»

Aujourd’hui, malgré une cicatrice qui la démange toujours et un ventre et des seins moins toniques qu’avant, Joëlle se sent désirable et désirée « car mon conjoint me trouve toujours très belle et c’est à lui que j’ai envie de plaire. Mon envie n’a pas changé mais, depuis mon accouchement, je suis moins excitée au début. Je ne ressens plus ce désir dans tout le corps mais par contre j’orgasme plus rapidement qu’avant, tout va très vite».

Joëlle allaite toujours sa fille de 2 ans et demi. Son conjoint la soutient dans cet allaitement tout en regardant toujours sa poitrine « comme une poitrine de femme».Mais la poitrine de Joëlle est devenue très sensible : « cela me dérange que mon conjoint caresse mes seins. Ça ne m’excite plus, sauf peut-être doucement pendant l’acte sexuel. Mon compagnon est patient mais il se sent parfois rejeté.»

Ce rejet Vadim, 34 ans, l’a aussi vécu. Père de deux enfants de 4 ans et 20 mois qu’il a tous deux accueillis entre ses mains à la naissance, il témoigne : « Même si je comprenais mon épouse, je me sentais frustré de ne pas pouvoir embrasser et caresser ses seins. Je pense même m’être demandé pourquoi le bébé y avait droit et pas moi. Plusieurs fois nous avons interrompu un rapport parce qu’elle s’ombrageait que j’essaie de lui toucher la poitrine. Maintenant, quand elle est excitée, c’est elle qui m’offre ses seins. J’attends que ça vienne d’elle, c’est plus simple. Après le premier accouchement, nous avons mis sept mois avant de reprendre des rapports avec pénétration. Mon épouse avait besoin d’être avec le bébé et lui aussi. J’avais peu de place dans cette équation et elle était très fatiguée. Et puis, elle est restée longtemps physiquement et émotionnellement blessée par la déchirure de son périnée. On se disputait beaucoup aussi. Pour le second c’était plus rapide mais, avec la fatigue, on n’était pas très actifs. Maintenant, j’essaie de me réjouir de chacune de nos retrouvailles amoureuses, quelle que soit la forme qu’elles prennent.»

Océane, 38 ans, mère de deux enfants de 9 ans et demi et 6 ans, se souvient avoir été fort fatiguée après ses accouchements et avoir eu besoin « d’un temps de pause»Elle s’est sentie comprise et épaulée par sa compagne, plus que ses amies hétérosexuelles qui subissaient parfois un peu de pression de la part de leur partenaire.

Anna, après son accouchement, n’a pas eu de rapports sexuels pendant un an. Elle met en cause les points de suture qu’elle a reçus alors (sur une déchirure naturelle) et l’épuisement de cette année. La relation avec son conjoint s’étiole, faute de communication : « Je n’ose pas accepter ses gestes tendres car alors il me saute rapidement dessus même si ce n’est pas le moment. Il s’oppose au cododo et dort seul. Quand je me relève après avoir endormi notre fille, il est collé à l’ordinateur et n’en lève plus le nez.»

Qu’en est-il de la crainte de certains hommes de ne plus désirer leur partenaire après avoir assisté à la naissance ? Elle n’a pas lieu d’être lorsque la femme est libre de ses mouvements et en confiance pendant la naissance. En effet, pour Caroline Bodel, sage-femme et psychologue : « La femme choisit majoritairement des positions physiologiques qui spontanément sont respectueuses de son intimité ». On est donc loin de la vision graphique de la position gynécologique. Il semblerait que, même dans cette éventualité, les hommes sont plus souvent ébahis par la force et le courage de leur partenaire.

Faire l’amour autrement


La sexualité et le rapport à son corps, au même titre que l'éducation, l'alimentation, la santé, la mobilité ou l'habitat, sont aussi des domaines à se réapproprier et à réinventer. Explorer en conscience nos attentes et nos pratiques et s'offrir un espace et un moment pour prendre soin de sa sexualité est déjà un bienfait en soi et un pas de côté salutaire par rapport au prêt-à-penser-et-consommer ambiant.

Certains couples organisent leurs rencontres pour s’assurer de se retrouver. Prendre rendez-vous permet de se réjouir à l’avance et nourrit l’excitation. Il est important que l’espace-temps créé soit une source de plaisir pour chacun des partenaires et pas une contrainte. Pour cela, les attentes et désirs doivent être explicites et aucune obligation ne doit être (im)posée pour permettre à chacun de vivre la rencontre en toute confiance. Laissez les corps et les cœurs parler et co-créer: câlin, massage, confidence... La rencontre sexuelle dans le couple est avant tout une rencontre sensuelle et amoureuse. Trop souvent les couples hétérosexuels se limitent à l’idée que faire l’amour implique une pénétration. Or la rencontre peut être délicieuse voire orgasmique de mille et une autres manières.

Que notre vie sensuelle soit généreuse, gourmande, emplie d’amour et de joie, comme tous les aspects de notre vie. En ramenant de la conscience dans notre vie amoureuse et sexuelle, ce que nous transmettrons à nos enfants en terme d’images, de préconceptions, tabous, attentes, etc. sera aussi plus léger et lumineux.



Pour aller plus loin


Le groupe de discussion « De lune à l'autre », un cercle de femmes virtuel pour aborder les questions de sexualité et de féminité en toute confiance : https://framalistes.org/sympa/info/de_lune_a_l_autre


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1 – Tous les prénoms de l’article ont été modifiés.

Remarque : le tout dernier paragraphe n'a pas été repris dans la version publiée en avril 2017. Je le reprends ici.

// Tous les articles de BLO ayant pour thème la sexualité se trouvent ici

vendredi 24 août 2018

Représentation de soi, sexisme, racisme : des ressources pour nos enfants

extrait des dépliants de Maman Rodarde à télécharger sur son site

La fille métisse d'une amie blanche écrit une thèse sur la représentation de soi des enfants métisses en Allemagne et du racisme inconscient de leur entourage et notamment du parent blanc. C'est un éclairage stupéfiant sur l'intériorisation du racisme par tout un chacun, même quand on s'en croit à l'abri.

Je me demande ce que mes enfants ont intégré comme stéréotypes sexistes, racistes, spécistes, etc. Je me demande comment ils se perçoivent eux-même en tant que fille, garçon, métisse blond, métisse brune, enfants de couple mixte, enfants vegan, enfants de parents polyamoureux, etc.

Connaissez-vous le test de la poupée? Je vous laisse le découvrir... 




Remarque : il existe une version plus longue sans sur-titres français avec d'autres groupes d'enfants, notamment asiatiques et latino-américains. Notez que les résultats sont les mêmes.


Enfant, j'ai souffert comme beaucoup des étiquettes et des jugements des autres. On y passe tous mais notons qu'il y a des catégories qui n'y échappe pas, et ce, toute une vie, même dans les interactions les plus mineures du quotidien.

Alors voilà, je me retrouve maintenant dans le rôle de la mère de la fillette métisse et j'aimerai empowered ma fille plus que je ne l'ai été. Et mon fils aussi. Pour qu'ils se sentent bien dans leur genre et dans leur peau.

L'avantage que j'ai sur mes parents c'est que ma mère étant blanche, elle pouvait plus difficilement comprendre ce que je vivais et mon père, noir, faisait tellement d'effort pour que ma soeur est moi passions pour de bonnes françaises de souche, qu'il vivait dans une sorte de déni. Impossible pour lui que nous soyons visées par le racisme, il encaissait beaucoup trop lui même pour pouvoir entrevoir notre souffrance. Autre avantage : les temps changés ! La seconde et 3ème génération d'immigrés est plus outillée que ses aînés. Voir par exemple les blogs : les bavardages de Kyémis (France, queer, 20ans, pur régal), Mrs Roots (Québec, auteur d'un livre pour enfants), le collectif afroféministe Mwasi (France) et la revue littéraire et artistique Ayaté (France).

Je suis donc en pleine exploration de pistes pour permettre à mes enfants d'avoir une représentation d'eux même positive et de cultiver leur tolérance face à la différence, de se libérer du diktat de la norme, si chère à mon papa.

S'affranchir de la norme 


La norme c'est quoi? C'est le prêt-à-penser institutionnalisé par des acteurs au pouvoir écrasant qui se nourrit de notre docilité : la pub, les médias (y compris l'industrie cinématographique et télévisuelle de masse qui handicape voire annihile la capacité de libre-pensée de nos enfants et la nôtre), les discours officiels relayés entre autre par le mode médical et l'école, manipulés par les lobbies de l'industrie pharmaceutique, agro-alimentaire, informatique, du tabac, etc.  L'ensemble des idées diffusées modèlent la psyché nécessaire à la reproduction du système patriarcal capitaliste dont l'archétype, au sommet de la pyramide sociale, est l'homme hétérosexuel blanc de 40 ans avec un bon CDI et propriétaire (de son logement, ses gosses, sa femme, son assurance-vie, etc.).

C'est ce qui nous donne envie d'avoir (des enfants sages, un beau corps, l'éveil, un amant plus doué, etc.) plutôt que de nous accepter dans l'instant tel qu'il est. Vous vous croyez à l'abri? Ce super article du blog Famille à l'Ouest est un très bel exemple et un bon moyen de se réveiller quand on roupille encore : Le prix de la meilleure « maman Montessori »

Ces agents du système tissent une moralité bienséante et traditionaliste servie non-stop H24-7/7 y compris par nos amis, nos collègues, nos parents, etc... sauf si on se débranche ! A ce sujet je vous recommande l'un de mes articles préférés : Le regard des autres : vivre ses choix de maternage avec sérénité.

Comment contre-carrer les messages sexistes et racistes subliminaux ou frontaux reçus par mes enfants (4 et 7 ans)? Comment les sensibiliser à leurs droits pour que leur ouverture d'esprit naturelle perdure malgré le conformisme ambiant? Même si l'on vit dans un milieu conscient assez libre, voire libertaire, il n'empêche : le racisme et le sexisme sont comme le carnisme, tellement intégré qu'on ne le perçoit plus que dans les cas extrêmes.

Les solutions pour soutenir nos enfants 


On transmet déjà beaucoup par l'exemple. 

Pour ça, je crois ne pas être trop à la masse mais j'ai encore du travail, notamment pour poser des limites claires (avec les personnes qui m'impressionnent) et accepter mon corps plus encore. Je ne vais pas faire de liste de ce que je fais ou ne fais pas (quoique ça pourrait vous inspirer) parce qu'être féministe ce n'est pas, par exemple, s'épiler ou pas (c'est un exemple). Mais, dans le cas de l'épilation, se poser la question "pourquoi je le fais?" et répondre avec honnêteté en écoutant son coeur et pas sa tête, c'est déjà une démarche vers l'amour de soi et l'affranchissement aux diktats extérieurs (qui créent des diktats intérieurs durs à dégommer...). 

Il n'empêche, hier ma fille m'a dit : "les femmes restent à la maison et les hommes travaillent à l'extérieur"... What? Parce qu'il fait chaud et que j'aime travailler sur mon ordi au frais, et que la plupart des hommes ici travaillent au jardin, à la construction ou dans l'atelier qui est à l'extérieur. 

Dans notre communauté, les jeux entre enfants s'établissent souvent en fonction du genre. Je me demande pourquoi. La tribu d'enfants commence aussi à s'intéresser à l'anatomie de chacun. Les garçons  essaient parfois de contraindre les filles et ont besoin de guidance pour percevoir les limites et comprendre le respect du non et le concept du consentement. Les filles font parfois les mièvres et font semblant d'avoir peur pour qu'ils leur courent après... (Oups, je crois que je fais parfois la même chose...) Il y a aussi cette petite fille blonde qui s'abreuve d'histoire de princesse, s'habille en princesse... C'est une super amie pour ma fille mais je vois bien que ça la questionne (et moi aussi). On a acheté des jolies robes et un déguisement de princesse mais je souhaite l'aider à garder sa spécificité (et j'observe que c'est important pour moi d'avoir une fille qui n'est pas gnangnan...tiens, tiens est-ce que je suis assez cool avec ça?...).  


Observer nos comportements, nos schémas, les accepter aussi et voir ce qui nous sert et ce qu'on veut transmettre, sans brimer les élans explorateurs de nos enfants. 


Pour se prémunir des stéréotypes de genre  :

Les dépliants de Maman Rodarde (sa photo)




* Les super dépliants réalisés et offerts par Maman Rodarde pour les filles (il y a 2 fichiers) et pour les garçons. Cette super maman à aussi choisi de représenter des personnes racisées (i.e. qui subissent l’assignation à une supposée race) et des personnes transcende. Je les ai imprimés, découpés et mis dans un bocal dans la cuisine à l'intention des enfants et adultes de la communauté. J'en ai aussi imprimé pour que les enfants les partagent en classe.

* Les affiches à imprimer d'Elise Gravel : il y en a une sur les filles, une sur les garçon et une très intéressante sur le consentement. J'ai moins aimé celle sur les différences. Elise Gravel met aussi gratuitement à disposition des livres à imprimer en français et en anglais (artsy boys, smelly girls) pour déconstruire les stéréotypes de genre.

* Le super blog Fille d'Album qui présentent des alums jeunesse et des romans anti-sexistes. (Ce blog est désormais repris dans la liste de liens féministes de BLO)

* Les listes d'ouvrages anti-sexistes sur les site Les Trois Lunes : 2015 et 2013 (la liste 2017 traite plutôt de la parentalité).

* Un webzine à télécharger sur l’antisexisme sur le site de La mare aux mots et  aussi une page instagram qui reprends tous les ouvrages présentés sur le site.

Pour se prémunir d'une représentation biaisée de la société dans la littérature jeunesse et nourrir une représentation positives des enfants racisés :

Le blog Mistikrak d'une maman bibliothécaire québécoise qui recensent et promeut les ouvrages représentant des personnages racisés (i.e. qui subissent l’assignation à une supposée race). Ce qui est très intéressant c'est qu'elle décrypte la représentation implicite et explicite du-dit personnage : est-ce un personnage secondaire ou primaire? sa couleur change t-elle quelque chose à l'histoire? est-il stéréotypé (par ex. pauvre enfant de banlieue ou enfant sauvage en Afrique) ? J'aime particulièrement sa sélection de livres sur l'acceptation de soi.

- en anglais : The brown book shelf un blog américain, pendant de celui de Mistikrak.

Pour l'instant j'en suis là.

* Etre plus consciente de mes blessures et de mes ressources. 

* Incarner plus consciemment mon statut de mère afroeuropéenne d'enfants racisés : c'est à dire apporter de l'attention à cet composante de mon être et de mes enfants pour l'intégrer pleinement à mon maternage (comme je le fais pour le veganisme ou d'autres choix d'éducation par exemple).

RQ : je le répète, racisé veut dire susceptible d'être victime de racisme. Notez que "racisé" c'est un adjectif, pas un nom, car utilisé comme nom il perd son sens, voir l'article de Sarah-Jane Fouda dans Le Monde à ce sujet). 

* M'épanouir dans ma féminité et ma sexualité.

* Jouer avec les archétypes & les stéréotypes en général et ramener une dose d'humour (sans que ce soit une fuite).

* Partager mon cheminement avec leur père et les adultes et enfants qui interagissent avec nous (communauté, grand-parents, écoles, amis, etc.).


pour Natura Spirit, photo : Emilia Drake.

jeudi 31 mai 2018

Méthodes de contraception naturelle










Dans la continuité de mes 2 articles sur le sujet : Lunes, coupe, sexualité, sensualité et éducation et Sexualité consciente, sexualité sacrée, de nouvelles pistes  voici de nouvelles pistes pour plus de conscience et d'autonomie dans notre contraception et notre sexualité.

J'ai décidé de m'initier à la symptothermie, et, dans mes recherches, j'ai découvert un blog plein de ressources sur le cycle féminin. Il est écrit par une mère de 4 enfants, passionnée par les méthodes de contraception naturelles: Cycle Naturel.fr. La vidéo ci-dessus est tiré d'un article sur l'ovulation. L'auteure émet aussi en ligne un tableau de comparaison de l'efficacité de différentes méthodes et beaucoup d'autres informations précieuses dans ce chemin vers une contraception naturelle et portée par les deux partenaires (si on est en couple, apparement l'efficacité est accrue si le partenaire s'implique aussi).

Après avoir dévoré La Sainte Folie du Couple, de Paule Salomon, très éclairant sur les différents phases que peut traverser un couple et sur les dynamiques et jeux de pouvoir à l'oeuvre en fonction de l'équilibre masculin-féminin de chacun-e, je vais commencé La Femme Solaire de la même auteure (oui j'écris en écriture inclusive). 

J'ai aimé son ouvrage sur le couple car il est truffé d'exemples et il est plein d'optimisme sur ce que la prise de conscience de nos croyances limitantes et de nos "patterns" peu apporter comme évolution, personnelle et amoureuse. J'apprécie son féminisme ensoleillé, qui ne tombe dans aucun excès et est prompt à démasquer les discours machistes cachés sous un vernis féministe (comme le mythe de la femme forte... Du coup je suspecte David Deida de ne pas être l'amie des femmes et me méfie d'avantage des hommes qui expliquent aux femmes comment elles fonctionnent ou pire, devraient fonctionner...).

J'aime quand elle explique qu'après 4000 ans de patriarcat, nous sommes des sortes d'hommes différents plutôt que des femmes, tant il est difficile de retrouver nos rites, nos codes, nos valeurs propres, etc. Mais j'ai pu expérimenter, en cercles de femmes, comme on retrouve assez vite nos savoirs ancestraux, une fois que le cercle est recréé.

Autre trouvailles : un podcast féministe délicieux : La poudre. une femme interview une autre femme, généralement célèbre pour son oeuvre ou son engagement, en toute intimité partagée. Très très inspirant. Je vous recommande aussi la sélection de livres proposée par les interviewées.

Je viens aussi de commander :

J'irai pu aussi choisir : "Vivre sa fertilité naturellement avec les indices combinés" Milène Clichy, Myriades recommander par mon amie Pauline, SF et repris dans la liste

Et pour les enfants?

Comme mes enfants grandissement (Nelson a 6,5 ans) j'ai commandé "la suite" de J'ai tout essayé d'Isabelle Filliozat : Il me cherche ! Comprendre ce qui se passe dans son cerveau entre 6 et 11 ans.
Nous allons aussi commencer les grands récits Montessori : L'histoire de la Vie et L'Histoire de L'homme.

Pour Anouk (4 ans!) j'ai choisi : Mon coffret Montessori des animaux et j'attends aussi Le Tésor de Lilith, un conte magnifique sur la sexualité féminine, à l'intention des enfants, dont j'avais déjà parlé ici.

lundi 18 décembre 2017

Sexualité authentique : appel à témoignages

photo : Tjarko Busink on Flickr


Je partage ce message de mon ami Yannick, papa coach et nomade, dont les enfants sont en IEF quelques part au pieds des Pyrénées en ce moment. Vous le connaissez peut-être, car je l'ai interviewé pour Grandir Autrement cette année.

Yannick lance un questionnaire pour organiser au mieux une formation en sexualité authentique à destination des nouveaux parents. Si vous avez 2 minutes pour répondre à ses questions, c'est par ici.
J'ai la chance incroyable de co-créer un programme sur la sexualité authentique. Nous sommes 4, Nina, accompagnante en féminité ; Nelly, animatrice tantra & relation conseil aux plaisirs; Liz, thérapeute de l'âme et des relations familiales et moi même, spécialiste en communication & émotions.

Le premier sujet que nous avons décidé de traiter est la sexualité du futur/nouveau parent.  
Pour ce faire nous avons créé un questionnaire qui prend 2 minutes pour y répondre. Les réponses à ce questionnaire sont totalement anonyme.
Prendre 2mn à remplir ce questionnaire, c'est faire plein de cadeaux:
  • à toi-même (te poser ces questions, c'est un bilan intéressant, qui peut déboucher sur une mise à jour enrichissante)
  • à ton couple, actuel ou futur (la sensualité et la sexualité dans le couple, ça se travaille à 2)
  • à nous les créateurs.trices de cette formation (pour que nous nous positionnons au plus juste pour répondre à vos besoins)
  • à notre société (quand les individus sont heureux, en nourrissant leurs besoins fondamentaux, tout va mieux pour tout le monde!)
  • à l'humanité entière (tous les éléments d'un système sont en lien, en résonance)
  • et donc à l'univers entier!
Une dernière choses, nous recherchons à avoir autant de réponses d'hommes que de femmes, n'hésitez pas à partager autour de vous... 
Merci beaucoup, joyeuses fêtes et à très bientôt.
Yannick.

samedi 9 décembre 2017

DIY gynéco : autonomie et empowerment par les plantes



Voici le lien vers un super livret de gynécologie maison à base de plantes médicinales, au nom assez loufoque, "C'est toujours chaud dans la culotte des filles".

Il m'a été recommandé par une de mes amies sage-femmes et je l'utilise depuis.

Il a été rédigé par des québecquoises et le nom de plantes est traduit en latin et en anglais. Juste une remarque : rudbeckie = échinacea

A partager autour de vous.

lundi 31 juillet 2017

Sexualité consciente, sexualité sacrée, de nouvelles pistes 


J’ai déjà partagé avec vous quelques pistes de sexualité consciente et certains de mes questionnements dans cet article : Lunes, coupe, sexualité, sensualité et éducation.  Il est grand temps d’un update. Voici donc la suite de mes explorations (une partie en tout cas!). Bien évidement, cet article est destiné à tous, que vous soyez célibataire ou pas, bisexuel ou pas, femme ou pas, etc.

NB : Le tantra ne se réduit pas à un art de la rencontre intime, c'est une spiritualité, un art de vivre, une philosophie, riche et multi-milénaire (-5000 ans), que j'appréhende seulement quelques fragments. Et de ces quelques fragments, je vous restitue ici une partie plutôt pratico-pratique, qui convient à cet espace. Shanti shanti...


Yoni & lingam… 


Commençons par un peu de vocabulaire.

Yoni signifie temple sacré et source. C’est la source de vie. C’est le sexe de la femme dans toutes ses composantes physiques (pubis, lèvres grandes et petites, clitoris, vagin, col de l’utérus, utérus, trompes, ovaires) et dans son expression énergétique, émotionnelle et psychique.

Comme le dit Sofia Sundari, tantrika, quand une femme donne naissance à un enfant, la Source lui envoie une âme, la femme l’accueille dans sa matrice, lui donne corps et vie en la faisant naître par sa yoni. Elle a donc un pouvoir de "manifestation" (i.e. de rendre manifeste, de concrétiser, de matérialiser) énorme. 

Cette source de vie, cette Source incarnée, nous sommes invitées à y prêter plus d’attention au quotidien. A prendre conscience qu’en tant que siège émotionnel et énergétique, elle est aussi importante que notre cœur (j’entends notre coeur énergétique, pas l’organe) dans nos prise de décision, qu’elle a aussi une voix propre si on lui prête oreille. Prendre conscience qu’on est assise dessus là maintenant, lui offrir sa place, du confort, du réconfort, du plaisir, de l’attention, ce qui est juste et bon pour elle est juste et bon pour nous. C'est la porte de notre pouvoir, de notre intuition, de notre confiance en nous même et de notre pouvoir de séduction.

Le Lingam ou Vajra, est le sexe masculin.  Ligam signifie « le signe » et vajra « le diamant ». Comme la yoni, le sexe masculin porte aussi son lot de blessures émotionnelles, de tensions et de blocages énergétiques, a libérer par la pratique du tantra/tao, par le massage thérapeutique et initiateur, par la prise de conscience et l’éveil sexuel et spirituel.

Les hommes d'aujourd'hui sont tout aussi perdus que les femmes face aux injonctions sociales quand à leur masculinité et leur sexualité : être performants, sexy, attentionnés, connaître le corps des femmes et deviner leurs désirs, n'être ni agressif, ni trop tendre, faire jouir leur partenaire, ne pas jouir avant leur partenaire mais pas trop longtemps après non plus, etc.

La plupart des hommes placent leur virilité et leur confiance en leur virilité dans leur performance (érection, faire jouir l'autre, jouir). C'est quoi être un homme? C'est quoi être viril? 

Savez-vous qu'un lingam peu tendu (moelleux donc) est plus réceptif et sensible qu'un lingam ultra tendu. Pour Barry Long (un peu extrême), un lingam en totale érection en dehors de la pénétration est un signe de conditionnement, d'excitation déconnectée de l'instant présent... Il appelle cela le "penis émotionnel". Le problème survient lorsque les hommes utilisent l'éjaculation comme décharge émotionnelle... car l'agressivité, la colère, la frustration déchargée est transférée énergiquement à leur partenaire... D'où l'idée de ramener de la conscience, et de continuer à lire cet article :)

Un bon livre d'initiation au tantra pour les hommes ? L'amant tantrique de Jacques Ferber. Et, en anglais, les ouvrages et vidéos de David Deida.

Un bon livre pour tous, facile d'accès, plutôt drôle et LGTB friendly : Urban Tantra de Barbara Carrellas.

Comme dans toutes les prises de consciences, s'interroger sur ses pratiques, ses valeurs, ses croyances, ses limites est le pas le plus important. Le reste suit...

J'aime utiliser les termes yoni et lingam comme moyen de déconditionnement. Savez-vous que "vagin" signifie le fourreau de l'épée... Je préfère avoir une source de vie entre les jambes. 

En pratiquant le tantra, on s'aperçoit que l'entièreté de notre corps est potentiellement orgasmique (y compris notre corps énergétique...). Si on sort de la recherche de l'orgasme et que l'on porte notre attention sur la circulation de l'énergie et notre respiration, tout peut arriver. 

Le lingam et la yoni ne sont que l'expression la plus visible de notre masculinité et de notre féminité. Chaque grain de peau mérite d'être honoré, et l'espace entre la peau et l'infini aussi. D'ailleurs, où commence votre corps et où s'arrête t-il? Pouvez-vous sentir une frontière? Fermez les yeux... respirez... cette frontière n'existe pas.

En quel termes parlez-vous de vos rencontres sensuelles et sexuelles (avec une autre personne ou avec vous même) ?

Quel temps et attentions accordez-vous à votre corps et à vos organes sexuelles dans la journée ? Faire la paix avec son corps, mieux connaitre son intimité, ses réactions, ses zones de plaisir... Ca me semble être primordial avant de prétendre connaître celles de l'autre. Car notre plaisir c'est aussi notre "responsabilité" : ce n'est pas l'autre qui nous fais jouir. Dans la rencontre, on se rencontre avant tout soi-même à travers l'autre... 


La pratique du tantra et du tao :

NB : La voie tantrique et le tao sont deux chemins de "non-pensée" différents. Mon apprentissage n'est pas assez avancé pour offrir une étude comparé des deux, mais, ces deux voies se rejoignent sur nombre de pratiques sexuelles comme outil de longévité, comme réunion des polarités yin/yang et comme chemin vers l'éveil. Je suis la voie tantrique mais ici j'évoque des pratiques vulgarisées par un maître taoïste.

J'ai déjà évoqué Mantak Chia, maitre taoïste. Ses ouvrages portent plus sur les aspects physiques, physiologiques et énergétiques du tao. Deux de ses ouvrages sont disponibles gratuitement en pdf :

Je vous conseille la lecture des deux car chaque ouvrage aborde aussi l’autre sexe, donc quelque soit vos attirances sexuelles il y a de bonnes infos à prendre dans les deux, pour vous et/ou pour mieux comprendre votre partenaire. 

Pour les hommes, la clé du Tao et du Tantra (et certainement la grande révélation pour beaucoup d’entre vous…) est qu’orgasme et éjaculation sont deux choses distinctes et qu’un homme peut accroitre sa force vitale, son énergie sexuelle et immunitaire, en contrôlant son éjaculation et en jouissant d’une manière plus profonde et plus délicieuse encore (d'une manière qui le relie à l'univers, à sa nature divine, au divin). Pour cela il faut s’entrainer (comme pour maitriser tout art)...et donc lire les ouvrages de Mantak Chia ou faire un stage de tantra/tao (voir liens en fin d’article) pour apprendre les exercices de respiration et de visualisation du flux de l’énergie dans son corps et celui de son/sa partenaire (pour les femmes aussi).

Il faut le vouloir mais, dès la première prise de conscience, on ressent la différence. Une des premières prise de conscience c’est la respiration. Je ne vais pas résumer ici les centaines de pages de Mantak Chia, mais la prochaine fois que vous faites l’amour ou que vous vous faites l’amour, respirez lentement : expirez par la bouche en laissant sortir tous les sons qui émergent, relâchez la mâchoire (surtout les femmes car bouche et yoni sont connectées, cf. les travaux de ThérèseBerterat pour se préparer à la naissance).  Relâchez-vous, plutôt que de vous crisper sur ce plaisir qui vient et qui risque de partir, et soyez pleienement présent(e) à ce qui est :  vos sensations, votre respiration (aaaaaaaaaaaah j’expire), à l’énergie qui circule en vous et entre vous (si vous êtes plus qu’un-e) et même autour de vous.

Dans ses ouvrages, Mantak Chia explique comment cultiver les « valley orgasms », qui, sans les opposer aux « vertical orgasms » (qui ont aussi leurs joies) sont un état pré-orgasmique qui peut durer des heures, des jours. Les valleys-orgams, comme les full-body orgasms raprochent du divin. Les corps, les âmes, les énergies se fondent et se nourrissent et ouvrent les portes de perceptions, ouvrent les chakras (centres d’énergies). Ils nous rapprochent de notre nature divine, nous font expérimenter l’unicité avec toutes choses, la Source, le Void, le vide enceint.

Pour les femmes, ce qu’il appelle « le kung-fu ovarien » n’a rien de violent (!) .  Il faut entendre « kung-fu » comme un art de maitriser et accroitre son énergie (ici son énergie sexuelle).

Dans les pratiques suggérés, il est question des œufs de jade ou yoni egg, des oeufs de pierres semblables aux boules de geisha mais avec une plus grande puissance thérapeutique du fait des propriétés de la pierre choisie. On notera que l’effet des pierres et très lente et se diffuse sur la longueur donc, comme toujours, ne pas s’attendre à un effet immédiat. C’est une pratique à apprivoiser et s’approprier.

J’ai suivi un chouette séminaire sur le sujet et voici ce que je peux partager.



Figurine anthropomorphe, collection du musée du Quai Branly, Paris - exposition Picasso Primitif.

Les yoni eggs


Outre le fait de mieux connaître sa yoni, l’utilisation des yoni egg permet de tonifier les tissus, de nourrir son énergie sexuelle et donc notre bien-être et notre énergie vitale et immunitaire, accroitre le plaisir par pénétration, améliorer l’oxygénation des tissus, la circulation sanguine, énergétique, lymphatique et hormonale dans tous notre corps.

Avec une pratique régulière certaines femmes ont guérit leur ovaires poly-kystiques et leur endométriose (comme Sofia Sundari, coach tantra). Il parait que ces exercises de tao/tantra permettent de récreer des conexions nerveuses, ce qui accroit la sensibilité et la réactivité de la yoni. Je pense à toutes les femmes mutilées par l’épisiotomie (sans parler des femmes excisées…que l’on peut soutenir via l’association de mon amie Pauline) qui pourraient se réapproprier leur plaisir.

Vous trouverez sur internet plein d’infos sur comment choisir son yoni egg, quelle pierre, quelle taille, etc. Je vous laisse consulter ce qui existe déjà. Je souhaite juste préciser que le jade vert foncé du Canada a de fait moins de chance d’avoir été extrait dans une mine au conditions de travail dégradante (ou pire par des enfants…), et que le quartz rose a un pouvoir “amplificateur”. Il doit donc être utilisé après une pierre qui nettoie les traumas et autres énergies negatives stockées dans notre yoni (comme le jade nephrite, mais pas l’obsidienne noire qui est une pierre trop yang).

Les bienfaits des exercices avec un yoni egg peuvent être couples à ceux des yoni massages qu’on peut se faire soit même ou par un(e) professionnelle du massage tantrique. Je parle bien sûr des massages thérapeutiques (qui n’exclu pas le plaisir), pas des pratiques de prostitution déguisée (sachant que je n’ai rien contre la prostitution quand ceux qui la pratique peuvent la pratiquer de leur plein gré et en sécurité, dans un cadre social et légal qui les sort de la clandestinité, reconnaît leur rôle dans la société et les soutient).

A suivre...

Quelques liens en attendant :

Je vous invite à chercher sur youtube des interviews de tous ces auteurs et maîtres.  Internet regorge d'infos sur la pratique du tantra. Dans cette foule d'infos, voici celles que j'ai testées.

En français :
  • Margot Anand et son dernier livre (je ne l'ai pas encore lu mais pour l'avoir entendue en interview, je pense que ses ouvrages sont accessibles)
  • Daniel Odier : grand maitre de tantra, son initiation par une prêtresse cachemirienne est une histoire d'une grande beauté. On trouve de beaux textes sur son site. Je viens de commander : "Tantra" et "Tantra yoga". 
  • Eric Barret : philosophie tantrique dans la pure tradition du shivaïsme cachemirien. Ses livres sont un régal. Il n'est pas question de sexualité mais de non-dualité. C'est un enseignement qui me porte, m'ouvre et me soutien au quotidien. Si je ne devait avoir qu'un seul livre en ma possession, ce serait un livre d'Eric Barret. J'aimerai aussi lire son maître, Klein.

In english :
  • Mariah Freya : mine d'infos sur son blog (yoni egg, yoni massage, lingam massage, un éventail de différents types orgasmes féminins, etc.)
  • Sofia Sundari : tantrika dont le site regorge d'infos.
  • Ronja Sebastian : plein d'infos et de vidéos sur son site (il faut s'inscrire à sa newsletter)
  • David Deida : je viens de commander Dear Lover
  • Self-Cervix : pour apprivoiser son col de l'utérus et découvrir tout le plaisir qui s'y cache.
  • Le livre Urban Tantra de Barbara Carrellas (op-cite)


Dans une tout autre tradition, parce que les poèmes de Rûmî résonnent fort en moi, je viens de commander : Rûmî, la religion de l'amour de Leili Anvar et Sufi mon amour d'Elif Shafak.

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