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vendredi 20 décembre 2019

L’école : vecteur de socialisation




Cet article a été publié dans le numéro 72 du magazine Grandir Autrement, dans le dossier "Accompagner la scolarité de son enfant" disponible en ligne ici

« Tout individu est inscrit avant même sa venue au monde dans ses groupes familiaux, sociaux et culturels. L’individu n’existe pas sans ses groupes originaires et ses institutions d’appartenance »1.Dans le modèle social qui est le nôtre, famille et école sont les instances de socialisation primaire classiques qui modèlent l’être en être social, plus ou moins sociable. La massification de la scolarisation, encouragée dès 2 ans, par les pouvoirs publics, et la légitimation de l’école comme lieu d’apprentissage des savoirs, savoir-être et savoir-faire, en fait une source d’influence majeure sur les parcours individuels mais aussi sur l’évolution de la société dans son ensemble. Comment s’opère la socialisation ? Notre modèle scolaire permet t-il l’épanouissement de chaque enfant ?


La cohésion sociale, fondement de l’école publique

La socialisation est le processus d’intériorisation par l’individu des normes, valeurs et manières d’être du groupe social auquel il appartient.  La famille dote l’enfant d’un certain « capital culturel » et la scolarité complète sa socialisation part l’influence des pairs, des professeur-e-s, de tous les acteurs en jeux (animatrices-eurs, personnel de nettoyage, direction, etc.) et de l’environnement dans lequel l’apprentissage à lieu2

Pour Emile Durkheim, père de la sociologie moderne, si l’école est garante de l’ordre social par l’homogénéisation des comportements individuels, elle prépare aussi à la division du travail en orientant les élèves vers des formations qui assureront leur fonction productive dans la société3. On note des disparités importantes dans l’Union Européenne, quant à l’âge et au degré auquel cette spécialisation s’opère4.

Assurer cohésion sociale et économique est à la source de l’enseignement obligatoire et institutionnalisé. Annick Percheron, sociologue, parle de destruction créatrice : « l’individu socialisé transforme son comportement pour satisfaire les attentes de la société »Les travaux de Georges H. Mead apporte une nuance positive. Selon lui, l’enfant copie dans un premier temps ses proches « puis il interprète librement les rôles qu’il souhaite, en se confrontant aux règles de comportements imposées par la communauté. Ainsi, dans un même contexte social, plusieurs enfants n’auront pas le même comportement, car leur personnalité les conduira à accepter plus ou moins les règles communautaires, celles-ci en retour n’ayant pas façonné à l’identique les personnalités individuelles ».6


Le défi de la mixité

Les sociologues Pierre Bourdieu et, plus récemment, Camille Peugny, l’ont montré : l’école reproduit les inégalités et échoue dans son rôle d’ascenseur social ; l’accès aux diplômes reste lié à l’origine sociale et ce fait tend à se renforcer7. En cause : la valorisation d’un certain type de capital culturel, distinct de celui dont dispose les familles populaires. Christine Passerieux, conseillère pédagogique explique : « Les codes, les valeurs, le langage de l'institution scolaire ne recouvrent pas nécessairement ceux de la famille. Plus la distance est grande, plus le travail psychique [et]cognitif que devront fournir les enfants sont importants.»8
Or, l’école est un lieu où des enfants d’origines sociales et culturelles différentes peuvent se mélanger et enrichir, ce précieux « capital culturel ». Quand les territoires le permettent… Par exemple, dans son documentaire Swagger, tourné à Aulnay, Olivier Babinet, donne la parole à des adolescents n’ayant jamais côtoyé de français dits « de souche »9. Une enquête auprès de jeunes européens de 16 à 34 ans révèle le sacrifice d’une partie des écoliers : 16% des jeunes de 16 à 17 ans déclarent se sentir ou s’être sentir en souffrance à l’école, 30% s’y sente seul et 16% méprisé10.On parle de « démocratisation ségrégative » du système éducatif11 

La prise de conscience du rôle de l’autocensure dans le choix d’orientation des élèves12et la portée de mouvements sociaux contestataires dans les banlieues ont peu à peu données lieu a des politiques de discriminations positives, tel le dédoublement des classes en CP et CE1 dans les zones défavorisées (pour atteindre moins de 20 élèves par classe), ou les « Cordées de la réussite »13, un dispositif favorisant l’accès à l’enseignement supérieur aux élèves issus de milieux précarisés (notamment par le tutorat entre élèves du supérieur et du secondaire). Mais c’est peut-être le caractère élitiste du système d’orientation, reflet de la psyché collective, qui hiérarchise les formations en fonction d’une vision inégalitaire de la société, fondé sur la suprématie du conceptuel sur le corporel, du col blanc sur le col bleu. 

D’après Muriel Darmon, directrice de recherche au CNRS, c’est en première année de maternelle que le processus de socialisation propre à l’école est le plus visiblecar les enfants y sont préparés à devenir des élèves. L’apprentissage y est plus social que scolaire. Ses travaux éclairent la notion de violence symbolique, propre à Bourdieu, influence infra-consciente de l’école et ses acteurs, qui assure , « L’homogamie sociale est d’autant plus forte qu’elle est relayée par de nombreux mécanismes, aussi bien internes à la classe (l’institutrice peut apparier des enfants qui lui paraissent aller ensemble, le « club des chipies » se rassemble de lui-même autour des livres d’images…) qu’externes (la sociabilité enfantine étant organisée par la sociabilité parentale, les mères qui se connaissent ou se voient en dehors de l’école pouvant par exemple venir chercher alternativement les enfants ou les garder le mercredi)»14. Les discours et pratiques d’obéissance, l’apprentissage du classement, de la catégorisation et de la différenciation, « même de ce qui est objectivement identique» 15 par « l’intériorisation de « catégories de l’entendement »serait pour Darmon «l’apprentissage social d’un principe de vision et de division du monde ».16


Vive la récré !

L’importance du relationnel à l’école, l’influence décisive que l’enseignant-e peut avoir sur le développement d’un enfant, dans des conditions souvent difficiles (classes en sureffectifs, manque de soutien et de valorisation de la fonction…), par son attention aux dons en germe, est un cadeau pour la vie.
Quand on évoque l’école, c’est souvent les amitiés qu’enfants et adultes évoquent en premier. Dans le processus de socialisation, bien plus que les professeurs, ce sont les pairs dont l’influence est la plus grande sur l’enfant. Les temps libres dans la cour de récréation permettent l’apprentissage spontané du vivre ensemble. Les interactions entre enfants d’âges différents sont rendues possibles, les fratries se retrouvent, l’imaginaire se libère. Et se sont bien souvent ces aventures que l’enfant partage le soir à la maison.


1. « Groupes et individus», Cahiers de psychologie clinique, n°31, 2008, https://www.cairn.info/revue-cahiers-de-psychologie-clinique-2008-2-page-215.htm
2. Maria Montessori, L’enfant dans la Famille, Desclée de Brouwer, 2016
3. https://fr.wikipedia.org/wiki/Socialisation
4. OCDE, L’europe de l’éducation en chiffres, 2016, http://cache.media.education.gouv.fr/file/2016/94/4/depp-EEC-2016_660944.pdf
5. Les grandes questions sociales contemporaines, L’Etudiant, 2007, https://www.letudiant.fr/boite-a-docs/telecharger/la-socialisation-2632
6. L’étudiant, op.-cit.
7. Camille Peugny, Le destin au berceau : Inégalités et reproduction sociale, Le Seuil, 2013
8. Christine PASSERIEUX, Ecole maternelle : La socialisation, un préalable ou une construction scolaire ?, Dialogue n° 108, GFEN : http://www.cndp.fr/entrepot/fileadmin/docs/education_prioritaire/maternelle_edu/Passerieux_Maternelle.pdf
9. Olivier Babinet, Swagger, France, 2016.
10. L’enquête « Génération Quoi » a été menée en France en 2013. En découle, « Génération What » une série de reportages vidéos et une enquête statistique menée dans 9 pays de l’Union Européenne sur les 18-34 ans : http://generation-what.francetv.fr
11. Pierre Merle, La ségrégation scolaire, La Découverte, 2012
12. Camille Peugny parle d’auto-sélection : « à niveau scolaire équivalent, par exemple, les enfants vont avoir des souhaits d’orientation différents selon leur origine sociale», voir son interview par l’Observatoire des inégalités, 2013 https://www.inegalites.fr/La-mobilite-sociale-est-en-panne-entretien-avec-Camille-Peugny-sociologue
13. http://www.cordeesdelareussite.fr
14. Muriel Darmon, « La socialisation, entre famille et école. Observation d'une classe de première année de maternelle», Sociétés & Représentations n° 11, 2001, https://www.cairn.info/revue-societes-et-representations-2001-1-page-515.htm
15. Darmon, op.-cit. L’auteur montre comment un objet peut être nommé et utilisé différemment selon le moment et le lieu où il est employé.
16 Darmon, op.-cit.

dimanche 28 octobre 2018

L'instruction en famille : un choix élitiste?


Je partage avec vous le premier article que j'ai rédigé pour Grandir Autrement, pour le numéro 59 dédié à l'Instruction en famille, parût en juillet 2016. Ce numéro du magazine peut-être téléchargé en version pdf pour 2,94€ sur le site de Grandir AutrementVous pouvez également vous abonner, ou abonner un-e ami-e ici. Par votre soutien, vous permettez la diffusion et la normalisation du maternage proximal et de l'éco-parentalité. Notre travail est principalement bénévole.


L'instruction en famille, un choix élitiste ?


L’instruction libre des e­nfants comme prolongement du maternage proximal implique que les parents, qui souhaitent vivre plus de quelques heures par jour avec leurs enfants, composent avec les finances familiales, les besoins de chacun et… l’entourage. Les peurs renvoyées par les proches sont bien souvent la sociabilisation des enfants, la capacité des parents à instruire leurs enfants et la nécessité de « gagner sa vie » et donc de travailler en déconnexion de la sphère familiale (tel que le travail est conçu et perçu majoritairement dans notre société).

Aux États-Unis, l’instruction en famille (IEF) est, depuis peu, vue d’un autre œil. Les grandes universités favorisent l’inscription des adolescents « non-sco » qu’elles considèrent comme plus motivés et plus autonomes dans leurs apprentissages car posant souvent un choix de filière plus conscient. 74 % des enfants instruits librement s’inscrivent à l’université contre 49 % des élèves de l’école publique1et chaque année 100 000 anciens enfants IEF obtiennent un diplôme universitaire2.

Un nouveau regard sur l'IEF

Les nouveaux précepteurs de tendance, les « techies » (i.e.experts en nouvelles technologies) et les partisans de la financial independence3lancent la mode du homeschooling dans l’intelligentsia US. Pour eux, l’école est un frein à la créativité. Ces familles aisées créent de nouveaux marchés pour les écoles privées et les opérateurs culturels qui offrent des cours et services « à la carte » à leur intention. Leur médiatisation comme créateurs d’une nouvelle élite, rafraîchit l’image de la déscolarisation qui, depuis les années 70, est associée à deux groupes aux visions sociétales bien distinctes : les familles chrétiennes soucieuses de l’influence séculaire de l’école publique et son insécurité et le mouvement hippie libertaire dénonçant l’oppression des enfants par un système scolaire autoritaire et patriarcal4.

Le nombre d’enfants déscolarisés augmente chaque année de 7 %, atteignant 3,4 % des enfants en âge d’être scolarisés5. Et pour cause, les statistiques de réussite aux examens nationaux sont en faveur de l’IEF depuis près de vingt ans. L’étude la plus récente, effectuée en 2009 par quinze instituts de sondage indépendants sur près de 12 000 enfants IEF de 5 à 17 ans, a montré que ceux-ci obtiennent en moyenne des résultats nettement supérieurs aux tests nationaux, et ce, dans toutes les disciplines majeures testées. 87 % des enfants déscolarisés obtiennent des notes supérieures à la moyenne nationale, créant un écart de 37 points de pourcentage avec les élèves de l’école publique6.

Malgré un plus grand nombre d’enfants instruits librement, un revenu familial médian inférieur à la moyenne nationale et une plus grande diversité sociale des familles dont ils sont issus, cet écart se creuse au fil du temps.

Au-delà de l’attention personnalisée, du respect des rythmes d’apprentissage et du temps que l’enfant peut consacrer à ses passions, on peut expliquer l’exacerbation de cet écart par l’accélération de la circulation de l’information, viaInternet et les réseaux sociaux, qui favorise la mise en place de groupes d’entraide et d’apprentissage entre familles et l’essor des cours en ligne.

Un outil d’émancipation social


Mais faut-il être millionnaire pour instruire son enfant ? Absolument pas !  L’étude démontre queni le revenu des parents, ni leur origine sociale, ou l’argent dépensé pour leur instruction n’influent sur les résultats des enfants IEF.Ainsi, l’écart de résultats entre les enfants issus des familles défavorisées (qui seraient éligibles à la gratuité des repas en cantine scolaire7) et ceux issus des classes sociales plus aisées est de quatre points de pourcentage dans le milieu IEF contre dix points d’écart pour les écoliers8. L’écart filles/garçons est d’un point seulement en faveur des filles, alors que l’école tend notoirement à les défavoriser au fur et à mesure qu’elles grandissent.

L’IEF apparaît comme un moyen de lutte contre les inégalités sociales tandis que l’école comme outil d’émancipation sociale est un échec avéré (comme Pierre Bourdieu l’a démontré).

En France, une association affirme : « Quels que soient votre niveau d'instruction, votre situation sociale ou votre lieu d'habitation, tout le monde peut pratiquer l'instruction en famille. Il revient à chaque famille de définir ses besoins, ses priorités, de connaître ses limites et de s'organiser en conséquence.10»

Pour Laetitia, maman solo qui a déscolarisé son fils il y a trois ans, l’apprentissage hors de l’école s’est intégré à un changement de vie global lorsqu’elle a décidé de voyager avec lui et de vivre hors du système monétaire. « La vie communautaire et nomade offre un grand nombre de personnes ressources à l’enfant auprès desquelles il peut apprendre au gré de ses intérêts. En un an, Nohé a appris deux langues. Le contact avec la nature aussi est une source d’apprentissage immédiate et vaste. L’enfant a tout à portée de main.» De retour en ville et, à la demande de Nohé, 8 ans, ils ont opté pour un cadre léger. Laetitia a monté son activité d’animation artistique ce qui lui permet de travailler en grande partie à la maison et d’amener son fils avec elle en prestation. « Quand on voit le documentaireÊtre et devenir, on a l’impression qu’il faut être millionnaire pour pratiquer l’IEF. Je ne me suis absolument pas posé la question de l’argent quand j’ai fait ce choix. En grandissant, les besoins de Nohé changent, mais l’offre d’activités “extra-scolaires” et les rencontres entre familles autour d’un apprentissage (fabrication du pain, soins des ânes, etc.) offrent plein d’opportunités accessibles.»

Pour Agathe, maman de trois enfants de 2, 7 et 9 ans, instruits librement, pratiquer l’IEF se conjugue aujourd’hui avec simplicité volontaire. Ce fut d’abord un choix par défaut : « Je croyais que la panacée pour mon enfant, c’était une école Montessori et puis, quand j’ai rencontré le groupe de familles non-sco à Paris, c’est devenu un véritable choix. J’ai aussi compris que j’avais besoin d’être en relation avec mes enfants pour réparer mon histoire familiale. Avec l’IEF, nous pouvons devenir les parents que l’on souhaite.» Pour elle, pratiquer l’IEF, c’est respecter la nature profonde de l’enfant et lui assurer un parcours singulier tissé de la culture qu’il se forge au fil de ses intérêts et de ses rencontres. «Mon fils aîné réclame d’être boulanger depuis toujours. S’il le devient, ce sera par choix et pas parce que l’école l’aura décrété trop mauvais pour faire autre chose. Du coup, c’est aussi une autre société que l’on choisit.»

Et si cette nouvelle « élite » en devenir était composée, non pas de l’excellence intellectuelle, mais de jeunes gens plus épanouis, plus connectés à leur famille et leur environnement ?

Agathe est une ex-institutrice : « Quand on me demande si les parents ont assez de culture pour pratiquer l’IEF, ça me fait horreur car de quelle culture parle-t-on et qui en a le monopole ? L’école ?». Sabrina, mère de deux enfants déscolarisés depuis cette année, s’insurge également : « L’intelligence et la culture ne sont pas l’exclusivité des classes aisées. Mon grand-père, ouvrier, avait pour livre de chevet le dictionnaire alors qu’il n’était jamais allé à l’école. Même avec un petit budget, avec les bibliothèques et Internet, on peut étancher sa curiosité d’apprendre. Les enfants en IEF dissocient moins l’apprentissage du jeu et de la vie en général. Chaque rencontre est une ressource.»

Travailler et instruire librement


Mais comment gérer cette « disponibilité totale discontinue11» à ses enfants tout en gagnant sa vie ? Outre la flexibilité de son activité professionnelle, Laetitia s’est tournée vers le parrainage laïc. Son fils a noué une relation familiale forte avec un couple bouddhiste homosexuel sans enfants. Tout le monde y gagne : « Ce n’est pas moi qui planifie leurs rencontres, il les appelle lui-même». Sabrina et son compagnon ont opté pour deux temps partiels « afin que les enfants aient deux points de vue différents et qu’il n’y en ait pas un qui reste plus que l’autre à la maison. On a peu de temps en famille au complet ou en couple mais on se couche et se lève tard pour se retrouver. L’IEF, c’est surtout réorganiser sa routine». Leur budget les place juste en-dessous du seuil de pauvreté. Quand ils ont choisi l’IEF ils se sont demandé si, justement, c’était l’apanage d’une certaine élite : « Et puis non ! Quand nos enfants étaient scolarisés tous les mois, il y avait des dépenses supplémentaires pour les sorties ou autres. L’IEF nous coûte un peu moins cher que l’école (pas de cartable ou de fournitures obligatoires) mais la différence, c’est que l’argent que l’on dépense, nous en profitons aussi : on va au musée et au théâtre avec eux !»

Quant à Agathe, qui a quitté Paris depuis un an pour une expérience nomade en famille, en s’offrant le temps, la question financière devient secondaire : « C’est maintenant que mes enfants ont besoin de moi. Travailler, je peux le faire plus tard. Les enfants sont par essence imprévisibles et nous obligent aucarpe diem. Avec l’IEF et la route, on rentre dans une autre temporalité, on apprend à se laisser guider et l’on goûte à la générosité de la vie. Ce qui me nourrit, ce sont les rencontres et la vie dans la nature. Le reste devient secondaire. Même si le mode de vie que l’on quitte nous nourrit encore, nous faisons déjà l'expérience de la récup’, des échanges avec d'autres qui nous confortent dans le fait qu'on peut vivre autrement et mieux.»

Une nouvelle élite épanouie et consciente


Mais quid des facilités d’apprentissage ? Faut-il avoir un enfant précoce intellectuellement pour pratiquer l’IEF ? Aux États-Unis, 24,5 % des enfants IEF sont « en avance » par rapport à leur pairs scolarisés et seulement 5 % sont en situation de « redoublement »12. En France, seulement 12 % des membres de l’association LAIA (Libres d’apprendre et d’instruire autrement)ont choisi l’IEF parce que leur enfant présente des facilités d’apprentissage13.

À l’heure où diagnostiquer son enfant « haut potentiel »est une source de fierté chez certains parents, il est bon de rappeler qu’Howard Gardner a défini huit types d'intelligence14et que l’IEF est une voie rêvée pour développer le potentiel d’un enfant doué autrement que scolairement.

Et c’est là où réside la beauté de l’IEF quand elle appliquée pour répondre aux besoins de l’enfant, favoriser la pleine éclosion de sa créativité et lui permettre d’intégrer la société à son rythme, sans compétition et sans jugement imposé, pour y participer en tant qu’être respectueux de lui-même, d’autrui et de son environnement.

___________________________________

3 - Travailler d’arrache-pied pendant dix ans puis prendre sa retraite à 40 ans et fonder une famille.
4 - Les figures de proue de ces deux mouvements sont Raymond Moore, qui a montré que l’apprentissage formel et institutionnalisé avant l’âge de 12 ans est source de nombreux troubles tels que la myopie, la dyslexie ou l’hyperactivité, et John Holt, le père du« unschooling », c’est-à-dire l’apprentissage par la vie et son abondance d’expériences.
7 - À ce propos, on peut déplorer que les familles IEF défavorisées ne reçoivent pas l’équivalent financier de cette aide, mais certains états accordent désormais des déductions fiscales aux familles IEF. Encore faut-il être imposable…
8 - Average national assessment of education progress science and reading scale score, National Center for Education Statistics, 2009.
9 - voir Pierre Bourideu et J-C Passeron,Les Héritiers. Les étudiants et la culture, Les Editions de Minuit, 1964 et, des mêmes auteurs, La Reproduction. Éléments pour une théorie du système d'enseignement, Éditions de Minuit, 1970.
11 - Les plumes de LAIAn° 9, septembre 2008, p.13.
13 - http://laia-asso.forumpro.fr/t7-pourquoi-les-familles-font-elles-le-choix-de-l-ief
14 - L'intelligence linguistique, logico-mathématique, spatiale, musicale, corporelle-kinesthésique, interpersonnelle, intrapersonnelle, naturaliste.




vendredi 24 août 2018

Ouvrages anti-sexisme et/ou pro-diversité pour les 4-7ans et plus

updated 25/01/2019


En cheminant sur les listes citées dans mon article "Représentation de soi, sexisme, racisme : des ressources pour nos enfants" voici ceux que j'ai sélectionnés pour mes enfants, en ajoutant un filtre "parentalité positive" (sachant que je ne les ai pas encore lus et que, de manière générale, lorsqu'une phrase ne me plait pas dans un livre, j'en parle avec les enfants et nous la ré-écrivons !). 

En gras ceux qui mettent en scène des enfants noirs ou métisses dont on peut 
lire, pour la plupart, une critique sur le site de Mistikrak

Notez que la librairie Tulitu, rue de  Flandres à Bruxelles proposent de nombreux ouvrages féministes, queer, et LGTB, avec une sélection jeunesse (Merci à Sarah de me l'avoir rappelé) et que l'on peut y passer commande surtout pour les ouvrages canadiens qui sont nitreux dans cette liste. 

Les liens ici pointent vers Amazon qui me reverse 3% sur les commandes sous forme de bon d'ahan pour d'autres livres.


Je viens de commander :

  • Le collectionneur de mots de Perer Reynolds Verdict :  grand succès auprès d'Anouk et Nelson ! Nelson adore déchiffrer tous les mots et apprendre leur signification. Anouk aussi joue avec. Ils adorent tous les deux ! Le message finale est beau, doux, paisible, inspirant.
  • Rien du tout ! de Marie-Hélène Jarry & Amélie Dubois Verdict :  Je trouve ce livre tout doux et poétique. J'aime bien que ce soit le père de la petite fille qui dialogue avec elle. Anouk a souhaité le lire quelques fois mais c'est un peu braquée quand deux de mes amies (blanches) lui on fait remarqué comme la petite fille lui ressemblait. J'étais un peu gênée moi aussi car ok l'héroïne est une petite fille métisse mais la resemblance s'arrête à priori là... J'ai essayé de verbaliser tout ca et le verdict a été: "d'accord alors elle ressemble à ta maman!" Et Anouk de rétorquer, "non maman n'est pas une petite fille!". Et toc :) 
  • Le petit livre pour apprendre à dire non de Dominique Saint Mars et Serge  Bloch (se défendre contre le harcèlement et les abus émtionnels, physiques, et sexuels). Verdict :  c'est une perle ! Les illustrations BD parlent beaucoup aux enfants qui en sont curieux car elles poignet souvent de situations qu'ils ne connaissent pas (comme les notes à l'école). Après la lecture de chaque situation, on invente des situations similaires (sérieuse ou loufoques) et on essaye de trouver comment dire non? Partie de rire assuré : "dis, tu veux que je repeigne ta chambre en marron caca?!"
  • La Princesse Attaque : un livre dont tu es le héros ou l'héroïne de Delphine Chedru. Verdict : On aime le lire ensemble et discuter des choix de scénario, qui entrainent l'attention et la mémoire. Souvent Nelson et Anouk ont des choix différents alors parfois on revient en arrière pour voir ce qui se passe si on fait autrement.
  • Moi, je m’aime ! de Karen Beaumont & David Catrow  Verdict :  Pour les plus petits: 3/4/5 ans. Anouk tinte sur le nez de cochon et la première page où il est écrit "personne ne me fait envie". L'auteure est canadienne. J'ai traduit cela en "elle ne jalouse personne, elle n'ai pas envie d'être quelqu'un d'autre qu'elle-même" (ce qui est plus explicite plus tard). C'est drôle comme la ligne est fine entre amour de soi et narcissisme; et je crois que l'on a tous un peu peur ou honte de s'aimer vraiment pleinement, entièrement. C'est tout un apprentissage ! Autant commencer petit !
  • Maïa qui aime les chiffres de Romana Romanyshyn, Andriy Lesiv Verdict :  Très beau livre. C'était pour Nelson mais à 7 ans, HP, méga doué en math, c'est un peu tard ou peu intéressant.

Sur la liste pour la prochaine commande :

  • Les sauvages Mélanie Rutten (j'adore l'univers de Mélanie Rutten) 
  • L’Avie d’Isée de Claude Ponti (fille aventurière et futée, univers magique et absurde de Claude Ponti) => pas encore commandé.
  • Comme un million de papillons noirs Laura Nsafou (alias Mrs Roots) =>  il me semble que l'univers cour de récré d'école publique à "Babylon" est trop éloigné du monde quotidien de mes enfants.  Peut-être pour une de mes nièces. Il existe aussi désormais Little Nappy : quand ma maman m'apprends à prendre soin de mes cheveux, présenté ici chez Mistirak.
  • Le masque de Stéphane Servant, Ilya Green (nous délester des étiquettes et des rôles que l'on portent malgré soi)
  • Un Voyage Sans retour de Gaspard Njock pour les plus grands, qui aborde la question de l'exil des jeunes camerounais, pays d'origine de mon père et parle des jeunes réfugiés qui débarquent (ou pas) sur les côtes européennes. Une réalité très proche de notre famille puisque trois de mes jeunes cousins ont fait le voyage. L'un d'entre eux a péri en mer (à 15 ans), les deux sont sans papier dans deux pays différents du sud de l'Europe (l'un d'un est mineur). ~ Présenté chez Mistirak ici.

En Italien : 


Un beau livre coloré  "I mille perché di Dino Ricciolino" de mon amie Chiara Batistelli. Dino, le personnage principal est un garçon noir, et sa maman est blanche, ce qui ne change rien à l'histoire.  Avec lui, on découvre le monde des abeilles avec des explication scientifiques et didactiques sur leur travail et sur la nature. C'est exactement le genre de livre que je voudrai voir d'avantage accessibles et mis en avant.


J’aime aussi :


Pour plus grands (à partir de 7 ans?) :


A découvrir aussi :

  • Un air de famille de Moni Port, Philip Waechter 
  • Chez un père crocodile de Malika Doray 
  • Akiko la courageuse petit conte zen d’Antoine Guilloppé 
  • Jacotte de Géraldine Collet, Estelle Billon-Spagnol 
  • La nuit de Valentine de Hélène Vignal, Isabelle Charly 
  • Achile et la rivière d’Olivier Adam, Ilya Green 
  • Ti Poucet de Stéphane Servant, Ilya Green 
  • La Princesse Attaque de Delphine Chedru 
  • Le petit chaperon bleu de Guia Risari, Clémence Pollet 
  • Zizi et zezette de Camille Laurans et Jess Pauwels
  • Overdose de rose de Fanny Joly et Marianne Barcilon
  • A quoi tu joues ? de Marie-Sabine Roger & Anne Sol
  • Un petit loup si doux de Gerda Wagener & Jozef Wilkon 
  • D’une île à l’autre de Nadine Brun-Cosme, Sylvie Serprix 
  • Nos beaux doudous de Stéphane Servant, Ilya Green 
  • Orient express de Delphine Chedru 
  • Vive l’anarchie ! de John Jana 


RQ : ceci est mon 300ème article sur BLO :)


Les Trois Lunes, liste 2015

Représentation de soi, sexisme, racisme : des ressources pour nos enfants

extrait des dépliants de Maman Rodarde à télécharger sur son site

La fille métisse d'une amie blanche écrit une thèse sur la représentation de soi des enfants métisses en Allemagne et du racisme inconscient de leur entourage et notamment du parent blanc. C'est un éclairage stupéfiant sur l'intériorisation du racisme par tout un chacun, même quand on s'en croit à l'abri.

Je me demande ce que mes enfants ont intégré comme stéréotypes sexistes, racistes, spécistes, etc. Je me demande comment ils se perçoivent eux-même en tant que fille, garçon, métisse blond, métisse brune, enfants de couple mixte, enfants vegan, enfants de parents polyamoureux, etc.

Connaissez-vous le test de la poupée? Je vous laisse le découvrir... 




Remarque : il existe une version plus longue sans sur-titres français avec d'autres groupes d'enfants, notamment asiatiques et latino-américains. Notez que les résultats sont les mêmes.


Enfant, j'ai souffert comme beaucoup des étiquettes et des jugements des autres. On y passe tous mais notons qu'il y a des catégories qui n'y échappe pas, et ce, toute une vie, même dans les interactions les plus mineures du quotidien.

Alors voilà, je me retrouve maintenant dans le rôle de la mère de la fillette métisse et j'aimerai empowered ma fille plus que je ne l'ai été. Et mon fils aussi. Pour qu'ils se sentent bien dans leur genre et dans leur peau.

L'avantage que j'ai sur mes parents c'est que ma mère étant blanche, elle pouvait plus difficilement comprendre ce que je vivais et mon père, noir, faisait tellement d'effort pour que ma soeur est moi passions pour de bonnes françaises de souche, qu'il vivait dans une sorte de déni. Impossible pour lui que nous soyons visées par le racisme, il encaissait beaucoup trop lui même pour pouvoir entrevoir notre souffrance. Autre avantage : les temps changés ! La seconde et 3ème génération d'immigrés est plus outillée que ses aînés. Voir par exemple les blogs : les bavardages de Kyémis (France, queer, 20ans, pur régal), Mrs Roots (Québec, auteur d'un livre pour enfants), le collectif afroféministe Mwasi (France) et la revue littéraire et artistique Ayaté (France).

Je suis donc en pleine exploration de pistes pour permettre à mes enfants d'avoir une représentation d'eux même positive et de cultiver leur tolérance face à la différence, de se libérer du diktat de la norme, si chère à mon papa.

S'affranchir de la norme 


La norme c'est quoi? C'est le prêt-à-penser institutionnalisé par des acteurs au pouvoir écrasant qui se nourrit de notre docilité : la pub, les médias (y compris l'industrie cinématographique et télévisuelle de masse qui handicape voire annihile la capacité de libre-pensée de nos enfants et la nôtre), les discours officiels relayés entre autre par le mode médical et l'école, manipulés par les lobbies de l'industrie pharmaceutique, agro-alimentaire, informatique, du tabac, etc.  L'ensemble des idées diffusées modèlent la psyché nécessaire à la reproduction du système patriarcal capitaliste dont l'archétype, au sommet de la pyramide sociale, est l'homme hétérosexuel blanc de 40 ans avec un bon CDI et propriétaire (de son logement, ses gosses, sa femme, son assurance-vie, etc.).

C'est ce qui nous donne envie d'avoir (des enfants sages, un beau corps, l'éveil, un amant plus doué, etc.) plutôt que de nous accepter dans l'instant tel qu'il est. Vous vous croyez à l'abri? Ce super article du blog Famille à l'Ouest est un très bel exemple et un bon moyen de se réveiller quand on roupille encore : Le prix de la meilleure « maman Montessori »

Ces agents du système tissent une moralité bienséante et traditionaliste servie non-stop H24-7/7 y compris par nos amis, nos collègues, nos parents, etc... sauf si on se débranche ! A ce sujet je vous recommande l'un de mes articles préférés : Le regard des autres : vivre ses choix de maternage avec sérénité.

Comment contre-carrer les messages sexistes et racistes subliminaux ou frontaux reçus par mes enfants (4 et 7 ans)? Comment les sensibiliser à leurs droits pour que leur ouverture d'esprit naturelle perdure malgré le conformisme ambiant? Même si l'on vit dans un milieu conscient assez libre, voire libertaire, il n'empêche : le racisme et le sexisme sont comme le carnisme, tellement intégré qu'on ne le perçoit plus que dans les cas extrêmes.

Les solutions pour soutenir nos enfants 


On transmet déjà beaucoup par l'exemple. 

Pour ça, je crois ne pas être trop à la masse mais j'ai encore du travail, notamment pour poser des limites claires (avec les personnes qui m'impressionnent) et accepter mon corps plus encore. Je ne vais pas faire de liste de ce que je fais ou ne fais pas (quoique ça pourrait vous inspirer) parce qu'être féministe ce n'est pas, par exemple, s'épiler ou pas (c'est un exemple). Mais, dans le cas de l'épilation, se poser la question "pourquoi je le fais?" et répondre avec honnêteté en écoutant son coeur et pas sa tête, c'est déjà une démarche vers l'amour de soi et l'affranchissement aux diktats extérieurs (qui créent des diktats intérieurs durs à dégommer...). 

Il n'empêche, hier ma fille m'a dit : "les femmes restent à la maison et les hommes travaillent à l'extérieur"... What? Parce qu'il fait chaud et que j'aime travailler sur mon ordi au frais, et que la plupart des hommes ici travaillent au jardin, à la construction ou dans l'atelier qui est à l'extérieur. 

Dans notre communauté, les jeux entre enfants s'établissent souvent en fonction du genre. Je me demande pourquoi. La tribu d'enfants commence aussi à s'intéresser à l'anatomie de chacun. Les garçons  essaient parfois de contraindre les filles et ont besoin de guidance pour percevoir les limites et comprendre le respect du non et le concept du consentement. Les filles font parfois les mièvres et font semblant d'avoir peur pour qu'ils leur courent après... (Oups, je crois que je fais parfois la même chose...) Il y a aussi cette petite fille blonde qui s'abreuve d'histoire de princesse, s'habille en princesse... C'est une super amie pour ma fille mais je vois bien que ça la questionne (et moi aussi). On a acheté des jolies robes et un déguisement de princesse mais je souhaite l'aider à garder sa spécificité (et j'observe que c'est important pour moi d'avoir une fille qui n'est pas gnangnan...tiens, tiens est-ce que je suis assez cool avec ça?...).  


Observer nos comportements, nos schémas, les accepter aussi et voir ce qui nous sert et ce qu'on veut transmettre, sans brimer les élans explorateurs de nos enfants. 


Pour se prémunir des stéréotypes de genre  :

Les dépliants de Maman Rodarde (sa photo)




* Les super dépliants réalisés et offerts par Maman Rodarde pour les filles (il y a 2 fichiers) et pour les garçons. Cette super maman à aussi choisi de représenter des personnes racisées (i.e. qui subissent l’assignation à une supposée race) et des personnes transcende. Je les ai imprimés, découpés et mis dans un bocal dans la cuisine à l'intention des enfants et adultes de la communauté. J'en ai aussi imprimé pour que les enfants les partagent en classe.

* Les affiches à imprimer d'Elise Gravel : il y en a une sur les filles, une sur les garçon et une très intéressante sur le consentement. J'ai moins aimé celle sur les différences. Elise Gravel met aussi gratuitement à disposition des livres à imprimer en français et en anglais (artsy boys, smelly girls) pour déconstruire les stéréotypes de genre.

* Le super blog Fille d'Album qui présentent des alums jeunesse et des romans anti-sexistes. (Ce blog est désormais repris dans la liste de liens féministes de BLO)

* Les listes d'ouvrages anti-sexistes sur les site Les Trois Lunes : 2015 et 2013 (la liste 2017 traite plutôt de la parentalité).

* Un webzine à télécharger sur l’antisexisme sur le site de La mare aux mots et  aussi une page instagram qui reprends tous les ouvrages présentés sur le site.

Pour se prémunir d'une représentation biaisée de la société dans la littérature jeunesse et nourrir une représentation positives des enfants racisés :

Le blog Mistikrak d'une maman bibliothécaire québécoise qui recensent et promeut les ouvrages représentant des personnages racisés (i.e. qui subissent l’assignation à une supposée race). Ce qui est très intéressant c'est qu'elle décrypte la représentation implicite et explicite du-dit personnage : est-ce un personnage secondaire ou primaire? sa couleur change t-elle quelque chose à l'histoire? est-il stéréotypé (par ex. pauvre enfant de banlieue ou enfant sauvage en Afrique) ? J'aime particulièrement sa sélection de livres sur l'acceptation de soi.

- en anglais : The brown book shelf un blog américain, pendant de celui de Mistikrak.

Pour l'instant j'en suis là.

* Etre plus consciente de mes blessures et de mes ressources. 

* Incarner plus consciemment mon statut de mère afroeuropéenne d'enfants racisés : c'est à dire apporter de l'attention à cet composante de mon être et de mes enfants pour l'intégrer pleinement à mon maternage (comme je le fais pour le veganisme ou d'autres choix d'éducation par exemple).

RQ : je le répète, racisé veut dire susceptible d'être victime de racisme. Notez que "racisé" c'est un adjectif, pas un nom, car utilisé comme nom il perd son sens, voir l'article de Sarah-Jane Fouda dans Le Monde à ce sujet). 

* M'épanouir dans ma féminité et ma sexualité.

* Jouer avec les archétypes & les stéréotypes en général et ramener une dose d'humour (sans que ce soit une fuite).

* Partager mon cheminement avec leur père et les adultes et enfants qui interagissent avec nous (communauté, grand-parents, écoles, amis, etc.).


pour Natura Spirit, photo : Emilia Drake.

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