lundi 25 août 2014

C'est la rentrée... réflexions sur l'instruction en famille




L'automne est un peu en avance (comme chaque année à Bruxelles!) et avec lui un grand changement de rythme s'annonce: la rentrée des classes.

C'est donc décidé, Nelson rentrera en première année de maternelle lundi. Enfin c'est décidé... Nous nous posons beaucoup de questions. 

Le choix de l'école a été difficile. D'abord parce que géographiquement nous n'avions pas beaucoup de possibilités d'écoles primaires optant pour une pédagogie active, puis, parce qu'au début de l'été nous avions découvert le projet EOS. Malgré la grande qualité de ce projet, il est hors de question que nous payons 3500 euros pour une année de maternelle. Cela mettrai beaucoup trop en péril nos choix de vies et serait une source de stress énorme pour notre famille. Mais réfléchir à une éducation Steiner, qui s'attache aux respect du rythme de l'enfant, à l'apprentissage du rythme de la nature et de la vie quotidienne en petite communauté, nous a fait cheminer vers la remise en question de la scolarisation de notre enfant.

Et plus nous y réfléchissons, plus la réponse qui se dessine, c'est la non-scolarisation de nos enfants. Mais, à l'heure de la rentrée pour l'aîné, notre réflexion n'est pas encore mûre.

Alors nous allons essayer l'école à minima. Quelques heures par semaine. Si Nelson s'y plait et que l'école tient les promesses de son projet pédagogique, alors nous serons plus enclin à affronter les 40 minutes de STIB (ou la demi-heure de vélo) quatre fois par jour... Gloups!

Si vous souhaitez en savoir plus sur l'instruction en famille, voici quelques sources d'informations et notions de base.

Tout d'abord, il faut distinguer l'école à la maison (home-schooling) de la non-scolarisation (unschooling) qui se base d'avantage sur les apprentissages naturels et autonomes de l'enfant. C'est ce courant-là qui nous séduit le plus. Dans le premier cas, on s'équipe de manuels, on choisit une méthode d'apprentissage, on planifie la journée d'école à la maison. Dans le second, les apprentissages se font en fonction des intérêts de l'enfant, exactement comme on le fait avec un enfant plus jeune. Vous le savez, lorsqu'un enfant de 2 ans émet un intéret pour les avions par exemple, ses parents vont lui lire des histoires sur les avions, l'amener au musée de l'aviation au cinquantenaire, et peut-être lui offrir une petite maquette/jouet dénichée chez Baby-Paradise. Et bien on peut aussi faire cela à 3 ans, à 10 ans et même toute la vie!

Les grands noms du mouvement unschooling sont John Holt et Jan Hunt

J'ai trouvé une copie gratuite du livre culte de John Holt "How children learn" en format pdf ici.

Jan Hunt, mère de famille et auteure notamment de "Parenting from the heart" (en français "La véritable nature de l'enfant, choisir l'amour pour guide", que je viens de commander) a un site internet plein de ressources (notamment audio & vidéo).

Oui mais concrètement comment on fait?

En Belgique, l'instruction est obligatoire de 6 ans à 18 ans. Si vous ne scolarisez pas votre enfant (ou s'il est inscrit dans une école non reconnue par l'état - comme l'école EOS pour le moment par exemple), il devra passer tous les deux ans un examen. Ces examens ont lieu dans une école de quartier et sont surveillés par des fonctionnaires. D'après une source sûre qui a déscolarisé la majorité de ses enfants, il est très facile de les réussir (et il n'est pas nécessaire de se préparer à cela). 

D'après le blog Sure as the World, avec un enfant de moins de 8 ans, prévoir une marche d'une heure au moins le matin et une session lecture l'après-midi suffit amplement comme base de programme journalier. On peut y ajouter une sortie à la bibliothèque par semaine et un jour de cuisson du pain, et s'ils sont plus grands, ou s'ils en ont envie, un peu de maths ludiques (comme faire une recette de cuisine, "étudier" les résultats des match de foot, etc.) et des poèmes. 

Ca a l'air chouette, non?

Si vous vous demandez si vous êtes capables d'instruire vos enfants, j'ai beaucoup apprécié cet article (en anglais) de Kate Gribble du blog "An everyday story" (approche Reggio Emilia): I am not patient enough to homeschool,

Et puis, pour Bruxelles et le Brabant-Wallon, il y a un chouette groupe de parents francophones pratiquant l'instruction en famille (IEF) qui organise des activités ponctuelles en commun (visite de la STIB, du musée des instruments de musique, etc.). Le groupe se rencontre aussi parfois dans le BW. Plus d'infos ici.

Last but not least, le film Etre et Devenir devrait arriver sur les écrans belges prochainement. J'ai contacté la maison de distribution du film pour essayer de faciliter la sortie à Bruxelles (en espérant que mes contacts pourraient leur servir) mais pour l'instant, tout est encore en négociation...  En attendant, il y a plein de ressources sur le site du film. 


Si vous avez d'autres pistes, vous pouvez les partager dans les commentaires.


Update: je découvre un article, du blog Hekate, qui propose une version pdf gratuite du livre de Léandre Bergeron "Comme des invités de marques". Ce professeur québécois a déscolarisé ses 3 filles. 

5 commentaires:

Alys a dit…

Chère Anaïs,
Merci, merci, merci ! Je vais me plonger dans ces lectures. Je n'ai pas vraiment confiance en moi pour le moment sur ce sujet et pourtant... ça semble tellement beau d'offrir cette vie à nos enfants.

Anonyme a dit…

Merci pour toutes ces bases de réflexion.
Ici, à Paris, nous nous posons exactement les mêmes questions, et en sommes - à un an près - aux mêmes constats. Comment concilier toutes nos réflexions sur l'éducation, pour ensuite se résigner à inscrire notre fille dans une école où aucune ne sera mise en pratique ? Entre Montessori, financièrement inabordable, Steiner, géographiquement impossible...

Bruxelles nous semble mieux doté en pédagogie alternative, non ? Même les écoles publiques ont l'air d'être plus nombreuses à pratiquer "autrement" si j'en crois la liste que tu as faite.

En tous cas, Anais, merci pour cette défintion de IEF, décomplexante, et rassurante, complétement en accord avec l'éducation vers la capacité à croire en soi et en son enfant.

Le film "être et devenir" a été un grand pas vers une nouvelle solution, et comme nous avons la chance de le voir diffuser près de chez nous, je ne peux que vous proposer de venir séjourner un WE chez nous pour le voir ;)

Laurene

Anonyme a dit…

Bonjour Anaïs,
très chouette article.
Merci d'avoir mis un lien vers mon site web!
Je ne suis pas la fondatrice du réseau ief Yahoo pour le BW et Bxl, c'est une maman qui est maintenant en France, j'ai repris la gestion du groupe.
Il me semble que cette année, le réseau ief francophone s'élargit grandement: de nombreuses rencontres ont lieu en ce début de "non-rentrée scolaire". On peut aussi trouver beaucoup d'infos sur le groupe facebook Ief-fr.be.
Je vous souhaite de belles réflexions en famille, car je crois fondamentalement que ce sont les choix collectifs qui sont les plus porteurs de bonheur.
Julie

Anaïs a dit…

Merci pour vos messages!

> Alys: je vais faire un second article avec d'autres sources plus francophones (comme Alain Stern, etc.). Tu ne te fais pas confiance pour quoi? La patience? Parce que pour la créativité ça tu as toutes les ressources en toi ;)

> Laurene: quelle gentille proposition! Merci beaucoup. Je n'ai aucune excuse car nous revenons de quelques jours en France et il y avait une projection en présence de l'équipe du film à laquelle je n'ai pas assistée... les petits d'abord :)

> Julie: met pleizir ;) merci pour les infos et précisions.

Alys a dit…

Chère Anaïs,

J'ai surtout peur de ce qu'en pensera mon entourage (oui, je sais, mais néanmoins) et je ne suis pas sûre de m'épanouir personnellement en ne faisant que ça. Idéalement, j'aimerais garder une part d'activité professionnelle. J'aime travailler. Je ne sais pas si c'est conciliable. Et du point de vue de mon amoureux, le fait que j'arrête complètement de travailler est impossible financièrement (mais ça, ça restera à voir un peu plus tard)...

LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...