Je vous écris depuis le sud de la France, en pleine campagne, où je suis arrivée il y a quelques jours avec mes enfants. Mon mari est à Bruxelles et devait nous retrouver demain. Il y a deux heures à peine, en rentrant du marché, les bras chargés de légumes plein de terre, cultivés avec amour et soleil, j'ai reçu ce sms qui a fait vaciller mon univers.
Depuis, j'ai retrouvé le contact avec moi-même, avec mon centre, et par là, avec l'univers entier.
J'ai beaucoup de chance d'être ici. J'ai pensé à vous qui lisez ces lignes, mes amis, mes patients, mes lecteurs, et je me suis demandé comment vous envoyer ce qui me nourrit ici et me permet certainement de retomber sur mes pattes aussi rapidement. C'est suite à un commentaire très court sur FB, amer et haineux (qui m'annonçait par la même occasion que son auteur était en vie) que le chemin est venu.
Après Charlie Hebdo et l'Hypercasher, je me souviens avoir écrit que j'essayais d'envoyer de l'amour à tous, victimes et tueurs, mais que je n'y arrivais pas.
La semaine dernière, quand les policiers bruxellois ont bouclé le quartier Saint-Denis à Forest (où j'ai travaillé il y a quelques années), les enseignants d'une école à pédagogie active, fréquentée par mes neveux et de nombreux enfants d'amis, ont expliqué à leur élèves (dès 2 ans et demi) que des "méchants" étaient Place St-Denis.
Je comprends que l'on tente d'expliquer ce qui se passe aux enfants quand on se sent boulversé et que leur univers est sensiblement perturbé (soldats ultra armés dans la rue, parents interdits de rentrer dans les cours d'école, etc.). Je comprends que l'on cherche des mots simples.
Je comprends la colère de mon ami qui insulte les terroristes sur FB.
Mon message est tout simple. La haine appelle la haine, envoyons donc de l'amour. Soyons amour. Vibrons amour. Partageons cet amour.
Je comprends que cela sonne simpliste, peut-être décalé, mais c'est ce que je ressens et ce que je veux partager.
Récemment une personne généreuse m'a appris le concept de non-dualité. C'est un peu difficile de vous résumer tout cela ici mais en gros, les terroristes et nous sommes les mêmes. Il faut arrêter de scinder de le monde en catégories. De nourrir la vision manichéenne du monde que l'on nous a inculquée dès tout petit (les enfants sont soit calmes et gentils, soit vilains et bruyants, c'est bien connu).
Quand j'avais 16 ans, ma mère a commencé à envoyer de l'amour à la planète. Elle n'a pas vraiment partagé cette pratique avec nous et je n'ai pas très bien compris ce qu'elle faisait. Beaucoup de parents autour de moi ne partagent pas leurs pratiques spirituelles de peur d'influencer leur enfant. Bien souvent parce que leur cheminement est récent et qu'ils doutent. Aujourd'hui, je mesure comme il est important pour moi de prendre mes enfants par la main sur ce chemin. Leur montrer la voie de l'amour, de la reliance et du respect de la terre et des êtres vivants ne peut pas être une erreur.
Quand j'entends l'horreur, je pense à comme ces hommes ont dû être humiliés, blessés, déconnectés de leur nature, privé d'amour et d'amour de soi.
Bref, que faire si vous êtes à Bruxelles maintenant (ou ailleurs) et sous le choc?
Voici quelques idées (my 2 cents) pour faire retomber la pression :
- Se relier aux autres: à ceux que vous aimer, aux inconnus. Téléphonez, invitez-vous à manger, sortez de chez vous si vous vous en sentez la force. Essayez de voir de vraies personnes, de vous toucher, de vous regarder. Embrassez vos enfants.
- Se recentrer en ce connectant aux éléments : à l'eau, à la terre, au feu, à l'air. L'air est effroyable à Bruxelles. Mais il y a de très nombreux espaces verts, la forêt tout près et des arbres dans chaque rue. C'est le printemps. Touchez les arbres, demandez-leur de vous transmettre leur force, leur robustesse, leur patience. Sentez la sève qui monte en eux et en vous. Comme eux, trouvez votre place entre Ciel et Terre. Trouvez de l'eau. Prenez une douche, buvez, laver vous des émotions toxiques qui vous ont atteintes. Brulez de l'encens, de la sauge, du paolo santo (un bois sacré). Respirez. Demander de la douceur pour vous et pour le monde.
Ce matin, les enfants et moi sommes restés de longues minutes à contempler les bouillons de la Drôme. Cela faisait longtemps que je n'avais rien vu d'aussi vivant et vivifiant. Trouvez votre source de vie et de ressourcement. Elle est en vous mais c'est plus facile de s'y relier dans un lieu de nature, dans la forêt de Soignes par exemple, ou par la fenêtre en regardant le ciel, la lune.
- Chanter, danser pour calmer votre mental et vous relier à plus grand que vous : Une copine en or, juste après la naissance de son 3ème enfant, m'a offert un mantra que j'avais oublié. Il ouvre le chakra du coeur (au milieu de la poitrine) et apporte protection et calme : "om dum durgayei namaha". Quand on le chante, c'est magique, les enfants écoutent et se mettent aussi à chante. Je le chante plus rapidement que dans la vidéo qui suit mais, c'est la version la plus apaisante et sobre que j'ai trouvé sur youtube:
j'aime particulièrement ces deux-ci :
et celui-là, que l'on m'a offert la semaine dernière :
Courage ! Nous sommes tous ensemble.
2 commentaires:
Chère Anais,
Merci pour ces mots, pour ton courage, je cherchais des idées, un soutien pour tenir le choc de ce qui s'est passé, et tes mots font écho à ce que je ressens, à ce que je cherche. Merci de l'écrire, merci de tout coeur.... Oui, nous sommes tous ensemble, j'essaie aussi d'envoyer de l'énergie... Plein d'amitié à toi et aux tiens.
Marie-Pierre
Merci à toi Marie-Pierre. Il y a cette vidéo que je voudrai partager mais qui n'est disponible que sur FB, j'espère que tu pourras la voir: https://www.facebook.com/davidlarocheofficiel/videos/968705679857418/
Je t'envoie de la douceur.
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