Photo: "Happy dance" par lozsad (Flickr) |
La semaine dernière, c'est Cédric qui a participé à l'atelier de CNV. Ca lui a tellement plu que cette semaine aussi, pour le dernier cours, je lui cède ma place.
Voici donc ses notes!
Pour rappel, il s'agit de l'atelier de communication non violente (CNV) à l'usage des parents de Jessica Cuvelier. Ces notes ne remplacent ni l'atelier, ni la lecture de d'ouvrages sur la CNV, comme "Parler pour que les enfants écoutent et écouter pour que les enfants parlent" de Faber et Mazlish, dont est inspiré l'atelier.
L’estime de soi est très importante pour le développement de l’enfant et pour tout le monde d’ailleurs.
On remarque que les enfants grandissant dans des familles collaboratives, où on
utilise la communication authentique ont généralement une meilleure
estime de soi que les autres enfants, même si ce n’est pas systématique.
Grandir dans un environnement favorisant l’estime de soi n’est pas une garantie
de « succès » dans la vie ou d’ « efficacité » mais
favorise certainement le bien-être de l’enfant, notamment parce que les parents
ne lui mettent pas une pression extérieure et/ou ne transfèrent des sentiments
sur lui.
Les discussions et les exercices
du cours ont principalement tourné autour des compliments et de l’impact que
ceux-ci peuvent avoir sur les enfants (ou sur n’importe quelle personne qui le
reçoit).
Les compliments (surtout quand ils ont une part de jugement :
« quel magnifique dessin ») peuvent entrainer des réactions
différentes selon les personnes :
- sentiment de valorisation (« super ! Il aime ce que je fais »),
- de dévalorisation (« pff, je fais trois lignes avec un crayon et il me dit que c’est magnifique. Il se moque de moi »)
- ou encore des interrogations (« est-ce que je serai capable de faire aussi bien la prochaine fois ? »).
Parfois, les interrogations suivent le sentiment de
valorisation de très près (« super mais maintenant, je vais devoir assurer
pour les prochains dessins »).
En fait, les compliments renvoient d’une certaine manière aux faiblesses de la personne que les reçoit. Et plus le compliment sera extravagant, plus il est possible que le sentiment de dévalorisation soit grand.
De plus, les compliments pour
les enfants sont souvent déplacés : bravo quand il/elle fait caca dans son
pot ou mange tout son repas. Même si ces gestes font partie de son
apprentissage, ils sont pourtant «normaux».
Le compliment le plus efficace est le compliment descriptif, quand vous décrivez ce que vous voyez. Par exemple, toujours à propos du dessin, « je vois un rond rouge et des trais bleus tout autour. Ca me fait penser à une fleur des champs ».
Par la suite, vous pouvez
énoncer les sentiments que cela vous évoque (« ça me donne envie d’aller
me promener dans les champs avec toi »).
Autre exemple, l’enfant offre une
écharpe qu’il vous a confectionnée. Dire « merci elle est magnifique» est facile et ne nécessite pas beaucoup d’implications
de notre part. Et ce n’est pas sûr que l’enfant se sente valorisé pour autant.
Alors que dire « merci, cette écharpe est très colorée et la matière a
l’air très chaude. C’est certain, elle me tiendra au chaud cet hiver »
montre à l’enfant notre intérêt pour le cadeau et lui permet aussi de se
complimenter : « Papa/Maman apprécie vraiment l’écharpe. Je suis vraiment
content. J’ai fait du bon boulot ». Cela favorise aussi son estime de soi
et son autonomie : « je suis capable de le faire ».
Attention cependant à ne pas retomber dans le jugement, l’évaluation : « je suis fier de toi »
Même si intérieurement, nous sommes évidemment très fier, cela peut laisser penser l’enfant qu’il fait certaines choses pour que ses parents soient fiers de lui (= Danger de l’appropriation des sentiments de l’enfant par les parents).A l'inverse, « Tu dois être fier de toi » pose la question des sentiments de l’enfants, ce qui in fine est la chose importante : ce que l’enfant a ressenti, pas les parents.
è
Compliment descriptif : partir de la description et éventuellement, dire
ses sentiments. Ensuite écouter les sentiments de l’enfant dans le dialogue qui
suit.
Le compliment descriptif demande
une certaine adaptation au début. Ca ne sort pas tout seul et pas tout le
temps. Et ca demande beaucoup plus de créativité que de dire et redire les
mêmes « c’est bien, beau, bon, magnifique, etc. ». Mais d’un autre
côté, ça permet de diversifier les compliments, ça implique de faire plus
attention à son enfant et aussi, d’une certaine manière, ça nous met sur un
même pied que lui dans la conversation qui suit plutôt que le « c’est
super, magnifique » sert parfois de repoussoir.
Autre moyen de
complimenter : résumer en un mot le comportement de l’enfant (attention,
c’est différent de résumer l’enfant en un mot).
Ex : « Tu as dit que
tu serais à la maison à 17h, et il est pile 17h. C’est ce que j’appelle de la ponctualité. »,
ce qui est différent de « tu es très ponctuel » ou « tu es
quelqu’un de ponctuel », qui catégorise l’enfant et peut l’enfermer dans
un comportement.
In fine, la clé de ces deux
outils est de faire en sorte que ce soit l’enfant qui s’estime lui-même, plutôt
que ce soit l’adulte qui le fasse à sa place.
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