mardi 16 décembre 2014

Les bases du maternage proximal: le portage

Anouk, quelques jours à peine, et son Papa

Que vous ayez ou non des enfants, vous avez sans doute remarqué que de plus en plus de parents portent leurs enfants au moyen de ce qu’on appelait dans mon enfance des « porte-kangourous » (maintenant on dit des « porte-bébé préformés ») ou de grandes étoffes enroulées autour d’eux (des écharpes de portage). Voici une présentation de cet aspect-clé du maternage proximal.

Porter son enfant tout contre soi dès la naissance, c’est lui procurer un grand sentiment de sécurité et assurer une transition douce entre sa vie aquatique, durant laquelle il était enveloppé dans une bulle de chaleur, de rythme et de bercements, à sa vie terrestre, où tout est pesanteur, immobilité, bruits et lumière (non atténués par le liquide amniotique). Le portage prolonge la fusion de la grossesse (pour la mère et l’enfant) tout en permettant (pour les deux parents) la rencontre avec le petite être bien à part qu’il est (et plus le bébé rêvé) : on sent sa respiration contre notre peau, son odeur, on perçoit tous les petits mouvements de son corps, sa douce chaleur qui se nourrit de la nôtre, les petits sons qu’il émet durant son sommeil…

Par cette danse à deux, le bébé appréhende le monde peu à peu, rassuré par les battements de notre coeur, au rythme de nos pas.

De manière pragmatique, le portage réduit les pleurs et permet d’avoir les mains libres pour assurer les tâches quotidiennes ou s’occuper des autres enfants. Il sécurise aussi les parents car, plus besoin de vérifier sans cesse si le bébé dort, respire encore, à assez chaud ou assez frais, puisqu’il est là, tout contre notre ventre, ou, plus tard, tout contre notre dos. On peut presque tout faire en portant son bébé : l’allaiter, manger, ranger, lire, travailler selon son activité, et bien sûr se promener avec une grande liberté et même nager !

Sentir son enfant s'endormir tout contre soi, même en portage dans le dos, même plus grand, donne confiance en sa capacité à être un parent bienveillant et nourrit la confiance mutuelle parent-enfant.

Le portage est donc un moyen pour tisser la relation naissante, pour trouver un nouveau rythme de vie avec bébé, et pour lui faire goûter toute la richesse du monde qui l’entoure. Imaginez le ressenti d’un bébé qui s’endort, porté dans la chaleur d’un adulte qui l’aime et celui, bien distinct, de la petite que l’on dépose dans un landau secoué par les pavets, effarée par l’absence de repères, qui s’endort au plus vite pour échapper à tant de nouveautés et de manques, ou encore, les sensations et l’angoisse de celui qui cherche son sommeil dans un berceau, immobile, dans une chambre silencieuse, loin du chahut de la vie et des sources d’amour, parce qu‘il est l’heure et qu’il a le ventre plein et la couche propre…

Porter offre au nouveau-né 3 repères fondamentaux qui lui rappellent sa vie utérine : les battements du cœur, le rythme des bercement, la sensation d’être contenu (surtout en écharpe, qui offre un portage plus enveloppant que les porte-bébés). Quand au contact peau à peau (si l’on porte son bébé nu contre soi ou même lorsque son visage repose contre notre thorax ou notre dos nu), il est indispensable à son développement psychomoteur.


Ma maman et Nelson (à 6 mois, en sling)

Comment porter son enfant ?
Pour porter son enfant, il faut un tout petit peu de technique pour qu’il soit confortablement installé et que votre dos et vos épaules soient préservés. Les moyens de portage évoluent selon l’âge, la saison, votre mode de vie et votre confiance en votre capacité à bien porter votre enfant.
Les modèles et style d’écharpes de portage et de porte-bébés préformés abondent. Echarpe tissée ou stretch ? Sling ou BB-tai ? Manduca ou Ergobaby ?

Pour vous y retrouver le plus simple est :
  1. de suivre un cours de portage auprès d’une personne qui loue aussi des porte-bébés et écharpe (comme ça vous essayez un modèle pour 5 euros avant, éventuellement, de débourser une centaine d’euros pour un préformé ou entre 40 et 70 euros pour une écharpe neuve). Les cours permettent d’acquérir rapidement aisance, confiance en soi, d’assimiler les bons réflexes et de connaître les différentes méthodes de portage pour choisir celle qui vous convient (pensez à chercher un modèle en seconde main une fois que vous savez ce que vous voulez). Et puis, cela vous permet de poser toutes vos questions à un(e) expert(e) et de revenir vers lui/elle en cas de besoin.
  2. de fuir les magasins de puériculture, les catalogues de vente par correspondance, la grande distribution et même les brocante si c’est votre premier enfant et que vous n’y connaissez rien. Surtout, surtout, n’achetez ou n’acceptez jamais un porte-bébé préformé non-physiologique, c’est à dire, qui soutient votre petit par l’entrejambe et pas par les genoux. C’est très mauvais pour sa colonne et son développement psychomoteur.

A Bruxelles, voici les cours dont je connais les monitrices et dont j'ai pu tester leurs conseils sur mes enfants :


          La tête dans les nouages, une asbl créée par Marie, une mère de deux enfants, bilingue français-allemand, passionnée et généreuse. Marie est connue pour sa chaine youtube de vidéos de portage. Le site de l’asbl est une mine d’informations : règles de sécurité, liste des ateliers de portage en Belgique, des revendeurs, liste de blogs sur le portage, etc.

              Tout contre toi, les ateliers de Véronique Huynen, kinésithérapeute spécialisée en pédiatrie et mère de deux enfants. J’ai beaucoup apprécié ses enseignements avant l’arrivée de mon premier enfant (et mon mari aussi d'ailleurs). Véronique peut également vous conseiller si votre bébé a été hospitalisé ou présente un retard psychomoteur pour lesquels le portage apporte de grands avantages.


               Ecotribu, une association que j’ai déjà présentée dans mon article sur Schaerbeek en famille. Ecotribu organise des ateliers de portage et de présentation de porte-bébés et des marches nordiques avec enfant portés au Rouge-Cloître (Auderghem).

J'apprécie le site de l’association française Bébé se porte bien, créée par une maman qui propose des vidéos et des tests de porte-bébés. Elle explique bien l’utilité de suivre un atelier et offre des pistes pour « les bébés qui n’aiment pas être portés ».

Et on arrête quand ?
On peut porter son enfant jusqu’à 20 kg ! C’est une relation qui évolue et qui donc peut également commencer plus tard, dans le cas d’adoption par exemple ou lorsque la relation entre l'adulte (parent, nounou, grand-parent, etc.) et l’enfant a besoin d’être adoucie, restaurée.

Oui mais toi, tu utilises quoi ?

Comme me l’a dit un jour Marie Beutelier, le portage c’est bien plus qu’une question de choix d'écharpe ou de porte-bébés! J’utilise une écharpe stretch (JPMBB) et une écharpe tissée (que l’on m’a gentiment donné) pour les premiers mois. Vers 4 mois (plus ou moins) je passe au portage sur le côté en sling (Néobulle) et au préformé dans le dos (Manduca) et puis au Tonga en cas de portage plus occasionnel (j’ai acheté le mien 1 euro aux Petits Riens). J’ai aussi un BB-tai que j’utilise l’été ou à l’intérieur, vers 9 mois.

Et vous le portage, vous le vivez comment ?



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